La 6ème conférence de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), qui s’est tenue mercredi à Dakar, a été dominée par les déclarations des présidents malien et sénégalais, Alpha Oumar Konaré et Abdoulaye Wade, et leurs plaidoyers en faveur de l’intégration et de l’unité africaines. M. Wade, qui a évoqué le ralentissement de l’activité économique dans la région occidentale de l’Afrique, s’est prononcé pour une union africaine. Amorcée par le nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, le NEPAD, celle-ci serait la « destination finale » pour sortir la région de l’isolement économique. De son côté, le président sortant de l’UEMOA, M. Konaré, a appelé à l’établissement rapide d’un «marché commun (ouest-africain), fondé sur la libre circulation » des personnes et des biens. «Sans une volonté politique affirmée de notre part, la situation économique et financière court le risque d’être dans une situation comparable à celle d’avant la dévaluation (de la monnaie commune, le franc cfa, en 1994), lorsque le taux de croissance démographique était supérieur au taux de croissance du produit intérieur brut », a poursuivi le président malien. S’il a par ailleurs permis aux chefs d’Etat de revenir sur les programmes sectoriels de l’agriculture, de l’énergie, des mines, de l’industrie et de l’artisanat, ce sommet a aussi été l’occasion d’évoquer le contexte international, et particulièrement le Proche-Orient. Présidant la rencontre, M. Konaré a ainsi rendu hommage à Yasser Arafat, et dénoncé « l’humanité écrasée en Palestine et au Proche-Orient ». Il a aussi salué « Abu Amar » (nom de guerre de M. Arafat) qui symbolise, selon lui, « la conscience affirmée et éternelle » de millions de Palestiniens. Cette conférence était suivie, jeudi et vendredi, d’un sommet de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), rassemblant les pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) et de sept autres Etats de la région.