Co-présidée par le président égyptien Hosni Moubarak et le président français Nicolas Sarkozy, cette réunion va se tenir dans l’après-midi à Charm el-Cheikh, sur la mer rouge, en présence du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Les chefs d’Etat ou de gouvernement de l’Allemagne, de l’Espagne, de la France, du Royaume-Uni, de l’Italie, et la Turquie ainsi que de la Jordanie y seront présents. Ni Le Caire ni Paris n’ont communiqué le thème du sommet. L’agence égyptienne Mena indique seulement qu’il appelerait «à consolider le cessez-le-feu et continuer les efforts pour mettre en place les autres phases du plan égyptien» pour la bande de Gaza. Seul pays arabe avec l’Egypte à avoir reconnu Israël, et à se rendre au sommet, la Jordanie sera représentée par le roi Abdallah II. Le président turc Abdullah Gul sera aussi présent. L’Egypte, très critiquée par des pays arabes pro-Hamas comme la Syrie ou le Qatar, garde espoir de parvenir à négocier les termes d’une trêve entre Israël et le mouvement islamiste pour éviter le retour de la violence.
Depuis son lancement, le 27 décembre, l’opération «Plomb durci» lancée, selon Jérusalem, pour mettre fin aux tirs de roquettes du mouvement islamiste Hamas, a coûté la vie à au moins 1.245 Palestiniens.
Outre M. Sarkozy, la chancellière allemande Angela Merkel, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero et le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi ont annoncé qu’ils se rendraient en Israël.
Ils n’ont pas indiqué si ces visites, immédiatement après le sommet, s’effectueraient en commun, ou si chacun de ces responsables européens irait chacun de son cô_té s’entretenir avec des dirigeants israéliens.
M. Moubarak, lui, gagnera le Koweït pour un sommet arabe lundi et mardi sur Gaza qui s’annonce tendu en raison du clivage entre les «modérés», comme l’Egypte, et les pays pro-Hamas comme la Syrie ou le Qatar.
«Il s’agira de féliciter M. Moubarak pour tous ses efforts, et l’encourager à les poursuivre, alors que seule l’Egypte peut parler à Israël et au Hamas», a indiqué un diplomate de haut rang d’un pays européen du sud. Avant l’annonce du cessez-le-feu, M. Moubarak avait exhorté, de manière solennelle, les deux parties, sans nommer le Hamas, à avoir «des positions responsables» pour mettre fin «aux souffrances du peuple de Gaza». Il avait souligné que l’Egypte, seule à avoir défini un plan de sortie de crise négociée, «poursuivra ses efforts dès qu’il y aura un cessez-le-feu afin de revenir à la trêve et lever le blocus».
Son plan prévoit, après le cessez-le-feu, qui aurait dû être concerté, la mise au point d’une trêve avec garanties internationales pour éviter le retour à un conflit armé. Le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, arrivé samedi soir au Caire, n’y assistera pas mais s’est entrenu ce matin le président Moubarak, a indiqué l’Agence Mena. M. Abbas, qui a estimé «le cessez-le-feu important et nécessaire mais insuffisant», pourrait être présent à Charm el-Cheikh, selon un porte parole égyptien, et avoir des contacts bilatéraux avec les participants au sommet. L’Egypte a indiqué qu’elle ne s’estimait pas engagée par un accord «sur le sol égyptien» déjà conclu entre Israël et les Etats-Unis pour lutter contre la contrebande d’armes vers la bande de Gaza.
L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni se sont aussi dit prêts samedi à contribuer à l’éradication de ce trafic, une condition clef avancée par Israël pour stopper son action militaire.
• Inès Bel Aïba (AFP)