L’Iran a prévenu jeudi que sa décision de reprendre certaines activités nucléaires sensibles était "irréversible" malgré la menace de se retrouver devant le Conseil de sécurité de l’Onu si aucun accord de dernière minute n’est trouvé avec les Européens lors d’une prochaine rencontre. Cette réunion, qui pourrait mettre face à face mardi à Bruxelles les ministres allemand, britannique et français des Affaires étrangères et le dirigeant iranien responsable du nucléaire, Hassan Rohani, "n’est pas encore certaine", a déclaré à l’AFP un des négociateurs iraniens, Hossein Moussavian.
"Pour que cette réunion ait lieu, il faut que les experts s’entendent au préalable sur les bases d’un accord acceptable par les deux parties", a-t-il dit, précisant que cela n’était "pas encore le cas". À Paris, Jean-Baptiste Mattéi, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a déclaré qu’"une réunion au niveau ministériel est prévue mardi prochain et sera précédée d’une réunion entre hauts fonctionnaires destinée à la préparer".
Or M.Moussavian a redit le refus iranien de renoncer à reprendre des opérations relatives à l’enrichissement d’uranium, au risque de faire péricliter des mois de négociations qui ont, jusqu’alors, tenu au loin la perspective du Conseil de sécurité.
La décision de redémarrer l’usine de conversion d’uranium d’Ispahan "est irréversible", a-t-il dit. "S’il n’y a pas d’accord, il est possible que l’Iran reprenne ses activités à Ispahan avant la présidentielle", le 17 juin, a-t-il ajouté. Ispahan (centre) convertit l’uranium, opération préliminaire à l’enrichissement proprement dit, qui s’effectuerait à Natanz (centre également).
"Nous espérons que l’Iran restera dans le cadre de l’accord de Paris de novembre 2004, qui prévoit la suspension des activités liées à l’enrichissement et au retraitement, y compris la conversion", a indiqué pour sa part le porte-parole de la diplomatie française.
En cas d’accord avec les Européens sur Ispahan, les Iraniens sont prêts à maintenir la suspension de l’enrichissement à Natanz, mais seulement "quelques mois", a-t-il ajouté. C’est précisément la décision de commencer à convertir qui menace les pourparlers.
Les Européens ont obtenu en novembre une suspension par les Iraniens de toutes les activités relatives à l’enrichissement, y compris la conversion.