C’est une Amérique assombrie par les ravages du cyclone Katrina, la pire catastrophe naturelle de son histoire, qui a célébré hier le quatrième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.
Quatre ans se sont écoulés après les attaques qui ont fait près de 3.000 morts. Une attaque qui a frappé le cœur la superpuissance mondiale.
À 8h46 (12h46 GMT), instant précis où le premier des quatre avions détournés a percuté la tour nord du World Trade Center, dans un rituel désormais familier, une minute de silence a été observée à New York où a eu lieu une lecture des noms des victimes. Pour le quotidien Britannique «The Guardian», l’anniversaire des attentats de New York sera une occasion pour le président George W. Bush de hausser sa cote de popularité en chute après la série des critiques concernant la mauvaise gestion de la catastrophe naturelle qui a suivi le passage du cyclone «Katrina». Le quotidien Britannique n’a pas manqué de faire mention de l’allocution radiodiffusée hebdomadaire de samedi du président américain où il a fait un parallèle entre les deux catastrophes qui ont frappé les Etats-Unis à quatre ans d’intervalle.
En tout cas, le président Bush n’a guère de choix. Le conservateur ne sait faire mieux que d’évoquer la lutte-antiterroriste, l’axe de mal, et tout ce qui va avec. Pas étonnant vu que c’est son discours favori.
Pour sa part, l’envoyé spécial du quotidien «Le Figaro» note que quatre ans après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis sont toujours en état d’urgence. Mais les raisons sont pratiquement inverses et risquent de remettre en question les priorités de l’Administration Bush, poursuit le journal.
Avec l’ouragan Katrina, il n’y a pas d’ennemi extérieur à combattre, juste des lacunes intérieures à combler, ajoute Le Figaro.
Plus d’ennemi signifie aussi qu’il n’y aura plus de chasse aux sorcières. En effet, avant les attentats de 11 septembre 2001, Bush ne faisait pas grande chose, mise ses activités para-présidentielles telles que jouer au golf ou de faire de la figuration. Interrogé par Michael Moore, le réalisateur de «Bowling for Columbine» et de «Fahrenheit 9/11», Bush avait déclaré au lendemain de son premier mandat qu’il a sa propre définition du travail d’un président.
C’est après le 9/11, comme l’appellent les Américains, que Bush a passé à l’offensive boosté par l’équipe de son cher papa l’ancien président George Bush. Mais aujourd’hui, son incapacité à gérer les situations critiques est plus que jamais remise en cause. Mis sur la sellette par la gestion de la crise provoquée par ledit cyclone, le président américain est au plus bas depuis son arrivée à la Maison-Blanche.
Dans un sondage publié samedi par le magazine américain Newsweek, le président Bush obtient seulement 38% d’opinions favorables.
C’est pourquoi qu’il a choisi la date du 11 septembre pour se rendre pour la troisième fois dans les régions du sud des Etats-Unis.
« Aujourd’hui, l’Amérique est confrontée à un nouveau désastre qui a causé destruction et perte de vies humaines », a déclaré le président lors de cette visite. « Cela nous rappelle une fois de plus que l’adversité suscite ce qu’il y a de meilleur dans l’esprit américain, » a-t-il ajouté. « L’Amérique surmontera cette épreuve, et nous en deviendrons plus forts, » a-t-il conclu.