"J’ai pris la décision de ne pas faire demi-tour pour préserver la vie des 1.800 passagers qui étaient à bord du Sainte-Catherine", a déclaré le capitaine Salah Jomaa, dans une interview mardi au quotidien gouvernemental Al-Ahram.
Selon lui, une telle manoeuvre aurait pu causer le naufrage de ce ferry "surtout que les conditions météorologiques étaient mauvaises et les vagues hautes".
Il a justifié sa décision de continuer son chemin en disant aussi qu’il n’avait pas assez d’eau à bord du Sainte-Catherine "pour les passagers ou pour refroidir les moteurs".
"L’eau suffisait pour arriver à Douba, mais pas pour faire demi-tour", a-t-il ajouté, en référence au port saoudien qu’il devait rallier.
Le Sainte Catherine et le al-Salam 98, qui a sombré le 3 février avec 1.415 personnes à bord, appartiennent à la compagnie égyptienne Al-Salam. Celle-ci avait demandé au capitaine du Sainte-Catherine, qui avait pu établir un contact avec les naufragés, s’il pouvait revenir vers le lieu du drame.
"J’ai répondu par la négative et ils m’ont informé, au cours de cette conversation, que le directeur de la compagnie Mamdouh Ismaël me demandait de poursuivre ma route pour éviter une deuxième catastrophe", a dit le capitaine Jomaa.
Il assure avoir averti tous les navires dans la zone du naufrage, pour leur demander de porter secours aux éventuels rescapés.
Les autorités maritimes ont décidé de suspendre le capitaine Jomaa, une décision due selon lui à "une dispute qui a éclaté entre moi et un membre de la commission d’enquête parlementaire".