Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union européenne, se rendra au Liban, en Syrie, en Israël, dans les Territoires palestiniens et en Egypte, à partir de vendredi prochain, a-t-on appris vendredi de source diplomatique. M. Kouchner «doit effectuer une tournée au Proche-Orient du 22 au 25 août qui le mènera au Liban, en Syrie, en Israël, dans les Territoires palestiniens et en Egypte», a déclaré cette source diplomatique française. La visite du ministre à Damas sera la première d’un membre du gouvernement français depuis le gel des contacts des haut niveau avec la Syrie, décidée par l’ancien président Jacques Chirac après l’assassinat de son « ami » l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005. La France a salué dès jeudi l’annonce de l’établissement prochain de relations diplomatiques entre la Syrie et le Liban en estimant qu’il s’agissait d’un « signe encourageant ». Vendredi, Paris a souligné que le sommet qui a réuni les présidents libanais Michel Sleimane et syrien Bachar al Assad, mercredi et jeudi à Damas, «marque une étape importante pour les relations entre le Liban et la Syrie». «Le communiqué conjoint adopté à l’issue de ce sommet montre la volonté des deux parties d’aller de l’avant dans la mise en place de relations d’égal à égal, entre deux Etats respectant mutuellement leur souveraineté et leur indépendance respectives, dans leur intérêt commun comme dans celui de la région», a relevé le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Frédéric Desagneaux. La France « espère » que l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays «prendra rapidement effet », a-t-il affirmé dans un communiqué, en rappelant que cette décision «est conforme aux déclarations faites à Paris le 12 juillet en marge du sommet de l’Union pour la Méditerranée» (UPM). Paris salue également «la volonté manifestée par les présidents syrien et libanais d’obtenir des avancées sur la question de la délimitation des frontières». En juillet, MM. Sleimane et Assad avaient annoncé à Paris, en marge du sommet de l’UPM, leur volonté d’établir des relations diplomatiques entre leurs pays, inexistantes depuis la proclamation de leurs indépendances il y a plus de soixante ans, à la fin du mandat français. Le président Nicolas Sarkozy, qui a réuni en juillet à Paris une quarantaine des chefs d’Etat et de gouvernement pour lancer l’UPM, a l’ambition d’imposer la France et l’Europe sur le théâtre du Proche-Orient largement dominé par les Etats-Unis.