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Vives inquiétudes sur la santé de Moubarak

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Cette fois-ci, les Egyptiens devront regarder en face la dégradation de l’état de santé de leur président. Ses signes annonciateurs n’ont pas manqué depuis une année. En novembre dernier, Hosni Moubarak avait été victime d’un malaise en public. Cet accès de faiblesse avait été attribué alors à «une chute de tension» causée par le jeûne du Ramadan. Puis, lors de sa visite en Russie, du 27 au 29 mai, le Raïs avait trébuché en montant dans sa voiture et subi de nombreux examens médicaux. Mais depuis dimanche, il n’est plus possible de maquiller par des propos rassurants l’état de santé de Hosni Moubarak, âgé de 76 ans. Le président s’est rendu en Allemagne pour se faire opérer d’une hernie discale. Il a subi l’opération, lundi, dans la clinique privée «Orthozentrum Muenchen», située à Munich. Cette clinique, dirigée par le professeur Michael Mayer, spécialiste de la colonne vertébrale, se présente comme l’un des centres les plus réputés en Allemagne et dans le monde pour les soins orthopédiques.
Les réactions de la population égyptienne n’ont pas tardé après l’annonce officielle du départ du Raïs en Allemagne. D’un côté, il y a ceux qui souhaitent un prompt rétablissement au Raïs, et de l’autre, ceux qui regrettent qu’il n’ait pas nommé de vice-président. Les réactions des premiers abondent dans la presse égyptienne. «Les coeurs des Egyptiens accompagnent M. Moubarak», écrit lundi l’éditorialiste du quotidien gouvernemental «Al-Akhbar», qui s’adresse aux lecteurs en leur disant que le Raïs est «en fin de compte un être humain susceptible de tomber malade» comme eux. «Les Egyptiens implorent Allah pour le succès de l’opération et pour que Moubarak retourne au pays au plus vite», ajoute-t-il. Le programme matinal très populaire «Bonjour l’Egypte» de la télévision d’Etat a diffusé en boucle des prières ardentes de citoyens égyptiens interrogés dans la rue.
Les seconds s’inquiètent de la vacance laissée à la tête du gouvernement. «Il est indispensable de combler le vide du pouvoir, en nommant un vice-président ou en déléguant les pouvoirs à un responsable de l’Etat», a estimé Adel Qadi, directeur de la rédaction du nouveau quotidien indépendant «Al-Misri Al-Youm». «Nous vivons une situation anormale, il faudrait que le pays sache qui le dirige», a-t-il ajouté. Le président Moubarak a délégué la totalité de ses pouvoirs à son Premier ministre, Atef Ebeid, mais s’est refusé de le nommer vice-président. «Le président Hosni Moubarak a promulgué dimanche un décret aux termes duquel le Premier ministre, M. Atef Ebeid, est chargé d’assurer, à titre intérimaire, les pouvoirs et compétences constitutionnels et juridiques du président de la République jusqu’à son retour (en Egypte) et la reprise de ses fonctions», a indiqué l’agence égyptienne MENA.
Selon la constitution égyptienne de septembre 1971, M. Moubarak est à la fois chef du pouvoir exécutif, «chef suprême des forces armées» et gouverneur militaire au titre de l’état d’urgence en vigueur depuis l’assassinat du président Anouar Al-Sadate le 6 octobre 1981. M. Moubarak ne s’est jamais résolu à désigner un vice-président, mais a récemment propulsé son fils, Gamal Moubarak, 41 ans, à un poste très important au sein du Parti national démocratique (PND) au pouvoir. Devant le tollé suscité par cette promotion, M. Moubarak avait écarté, au début de l’année, les rumeurs d’une succession «à la syrienne».

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