«Le monde civilisé est menacé par des dangers sans précédent» a déclaré M. Bush, fort d’une cote populaire sans précédent, préparant ainsi ses compatriotes à d’éventuelles attaques terroristes, et affirmant que « la guerre contre le terrorisme n’a fait que commencer ».
Intervenant mardi soir depuis le Capitole – bâtiment qui semble avoir été la cible de l’avion détourné et écrasé par erreur en Pennsylvanie ce fameux 11 septembre -, le chef de la Maison -blanche n’a pas hésité un seul instant à prendre à partie l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord, déclarant que «ces régimes représentent un danger de plus en plus grave ». «La Corée du Nord est un régime qui s’arme avec des missiles et des armes de destruction massive. l’Iran est déterminé à se doter de ces armes et exporte le terrorisme, et l’Irak continue de démontrer son hostilité à l’égard de l’Amérique et soutient le terrorisme. Le régime irakien conspire depuis plus de dix ans pour développer le bacille du charbon, des gaz de combat, et des armes nucléaires », a affirmé le président américain. Dans un discours particulièrement belliqueux, George W. Bush s’est montré déterminé à « empêcher les régimes qui soutiennent le terrorisme de menacer l’Amérique ou (ses) amis et alliés avec des armes de destruction massive ». Sans préciser comment… Revenant sur la réussite de l’intervention américaine en Afghanistan – devant le chef du gouvernement intérimaire afghan, Hamid Karzaï, hôte de Washington depuis dimanche -, M. Bush a lancé un appel à la vigilance en précisant que « des milliers de dangereux assassins, entraînés à tuer, souvent soutenus par des régimes hors-la-loi, sont maintenant répartis dans le monde comme autant de bombes à retardement, prêtes à exploser sans prévenir ». C’est ainsi qu’il a justifié la présence de ses troupes au large de la Somalie, et aux Philippines – où une opération doit être lancée jeudi – ainsi que ses soupçons sur une dizaine d’Etats qui abriteraient encore des terroristes.
Les propos les plus sévères ont cependant été ceux qui concernaient l’Irak, ce pays étant vraisemblablement la prochaine cible des Etats-Unis. « C’est un régime qui a quelque chose à cacher au monde civilisé », a souligné le président américain.
Dans sa démonstration orale, M. Bush a enfin voulu préparer ses concitoyens à une augmentation de 50 milliards de dollars du budget militaire. « Quel que soit le prix à payer pour défendre notre pays, nous le paierons », a-t-il promis. Reste à savoir combien de temps et d’argent les Américains sont prêts à donner pour cette lutte de longue haleine, même si leur président leur assure que « nous gagnerons la guerre, nous protégerons notre pays, et nous relancerons l’économie »…