"Nous avons le choix pour les prochaines années: nous pouvons jouer à un jeu risqué de course sans fin ou engager le monde dans une approche plus sûre de l’énergie nucléaire", a déclaré M. Bodman lors d’une conférence de presse.
"Le programme en est à son tout début mais les premières discussions avec nos collègues français, russes, chinois, britanniques et japonais sont encourageantes", a ajouté M. Bodman.
"Nous envisageons le partenariat global sur l’énergie nucléaire (Global Nuclear Energy Partnership, GNEP) comme une collaboration internationale dans le but d’augmenter l’offre d’énergie propre et sans émissions pour le monde, réduire la menace de prolifération nucléaire, réduire le volume et la toxicité radioactive des déchets nucléaires", a-t-il déclaré.
"Dans le domaine de la distribution, nous travaillerons avec nos partenaires internationaux pour développer un programme de livraison de combustible pour la fourniture des pays en développement avec un accès sécurisé au combustible nucléaire en échange d’un engagement à renoncer à développer la technologie de l’enrichissement et du recyclage", a ajouté le secrétaire à l’Energie.
Ce partenariat serait placé sous l’égide de l’agence spécialisée des Nations unies, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Le Président américain George W. Bush a récemment proposé de consacrer 250 millions de dollars l’an prochain à ce programme, a fait valoir M. Bodman.
Le chef de la diplomatie russe Sergueë Lavrov avait affirmé lundi que la Russie et les Etats-Unis pourraient présenter une "proposition commune" sur le développement du nucléaire civil dans le monde, sans risque de prolifération, lors du sommet des chefs d’Etat du G8 en juillet à Saint-Pétersbourg.
Le 25 janvier, le président russe Vladimir Poutine a proposé la création d’un réseau de centres pour l’enrichissement et le retraitement du combustible nucléaire sous contrôle international afin de donner l’accès à l’énergie nucléaire aux pays en développement sans risque de prolifération des armes atomiques.
Moscou s’est octroyé un rôle central dans le dossier du nucléaire iranien avec sa proposition de créer une société commune avec Téhéran chargée de l’enrichissement du combustible sur le sol russe, mais sans parvenir jusqu’à maintenant à dénouer la crise.
M. Bodman a reconnu devant la presse que l’initiative russe se rapprochait de la proposition américaine, tout en restant prudent sur la façon dont les deux projets pourraient se rejoindre.
"Nous n’avons pas tous les détails de la proposition (russe) mais je suis confiant sur le fait que nous pourrons travailler à une approche flexible", a dit M. Bodman.
La Russie accueille mercredi et jeudi une réunion mondiale de haut niveau sur la sécurité énergétique dans le cadre de sa présidence du G8.
Moscou a invité les ministres de l’Energie de ce forum regroupant la Russie, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Canada, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, le Japon mais aussi ceux de plusieurs grands pays émergents.