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A 100 jours des élections, le RNI fait les yeux doux aux entrepreneurs

Tenue sous le thème «le RNI à l’écoute des entrepreneurs», cette rencontre organisée mercredi 28 juin 2016 a permis de présenter un bilan de la participation du RNI au gouvernement et ainsi que les grandes lignes du programme économique du parti.

A 100 jours des prochaines élections législatives, le parti du Rassemblement national des indépendants (RNI) a lancé une opération séduction des entrepreneurs.
Un Ftour-débat organisé par le parti a rassemblé plus de 400 chefs d’entreprises, mercredi 28 juin 2016 à Casablanca.
Tenue sous le thème «le RNI à l’écoute des entrepreneurs», cette rencontre a permis de présenter un bilan de la participation du RNI au gouvernement et ainsi que les grandes lignes du programme économique du parti.

«C’est facile pour un parti comme le RNI, qui a un parcours de 40 ans d’exercice de la politique et de contribution au développement du pays d’arriver avec un programme fin prêt pour le scrutin, mais nous préférons assumer notre responsabilité d’engager un dialogue avec les premiers concernés, pour une entreprise dynamique, agissante et stable», a déclaré en introduction Salaheddine Mezouar, président du RNI.

Dialogue, échange, pacte, débat, écoute, ouverture… tels sont les mots d’ordre selon M.Mezouar pour élaborer son programme, telle a été sa posture tout au long de son mandat dans le gouvernement et telle sera son attitude si son parti est élu le 7 octobre prochain.
En contraste, M.Mezouar a pointé du doigt la personnalisation du débat, un élément nouveau qui est apparu dans les années 2010/2011. «Le show est devenu une véritable stratégie de communication pour manipuler l’opinion publique, aux dépens d’un débat et d’un véritable contenu. Enfermer le débat politique au pays est dangereux, il nous limite, brime les libertés et freine les potentiels», a martelé l’actuel ministre des affaires étrangères.

Ainsi pour M.Mezouar, le RNI a intégré le gouvernement il y a 3 ans, malgré les divergences politique et idéologiques, justement pour limiter les dégâts, stabiliser le gouvernement, lui permettre de travailler sans friction, pour rééquilibrer les forces au sein de la majorité gouvernementale et permettre le vote des lois et surtout pour arrêter l’hémorragie économique.

Le bilan ?

C’est Mohamed Boussaid, ministre de l’économie et des finances qui s’est occupé de donner des indicateurs sur le bilan du RNI.

D’abord il a dressé le tableau d’une année 2013 très difficile marquée le gel par le gouvernement de 15 milliards DH d’investissement et le spectre du PAS (Plan d’ajustement structurel) qui planait sur le Maroc.

Dans ce contexte, il a souligné que l’apport du RNI a permis de favoriser les rééquilibres Macro-économiques et financiers entre 2012 et 2015: Baisse du déficit budgétaire de 40% du PIB (de 7% à 4,3%), augmentation du niveau des réserves en devises de 63,4%, réduction du déficit extérieur à 80% du PIB (de 9,5% à 2%), maitrise du niveau de la dette du Trésor à 63,4% du PIB.

Diagnostic

«Mais rien n’est gagné d’avance, la situation est encore délicate et risque de devenir insoutenable. Si elle perdure durant 5 autres années, le prix social à payer sera très cher. Avec un niveau de croissance d’environ 3%, la situation est comparable à celle des années 90», a tenu à mettre en garde M.Mezouar, contexte électoral oblige.
Les chefs d’entreprises ont aussi eu leur mot à dire sur la situation actuelle et ont exprimé leur inquiétude face à des problématiques plus terre à terre qui minent leurs activités : Informel, corruption, manque de transparence des marchés publics, égalité homme/femme, écosystème, investissement des MRE, obstacles au financement, entre autres.

Des mesures d’urgence, les 100 premiers jours seront décisifs

Pour répondre aux attentes des entrepreneurs, M.Mezouar a relevé que les 100 premiers jours du futur gouvernement seront décisifs. Pour le président du RNI, c’est durant la première année que l’action gouvernementale doit être la plus forte pour relancer la machine et dresser un bilan du travail gouvernemental.

Il sera ainsi question de mesures d’urgence pour l’entreprise (exonérations, allègement fiscal…), mesures pour les jeunes, des mesures pour les régions, pour l’école… Et le remède à tous les maux de l’entreprise : un pacte pour la croissance élaboré avec les partenaires sociaux, syndicats et entrepreneurs, pour la croissance, la stabilité et l’investissement.
Toutefois, aucune mesure concrète n’a été présentée en détail lors de cette rencontre. Les responsables du RNI se sont contentés de grandes lignes.

Des annonces en avant-première

Par exemple, en ce qui concerne la corruption «qui a avancé» selon Mezouar, il faut une simplification des procédures et leur dématérialisation. « Il y a des secteurs, notamment l’immobilier où avoir une autorisation d’investir nécessite plus de 60 signatures, ce sont autant d’occasions pour corrompre qu’il faut supprimer par la dématérialisation et la simplification », a-t-il souligné.
La rencontre a aussi été ponctuée des annonces de la part des ministres du RNI notamment de Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances et Moulay Hafid Alami, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique. Toujours même objectif: rassurer les entrepreneurs, les mettre du côté du RNI.
A cet effet, Boussaid s’adressant aux Startups a annoncé en avant première la mise en place d’un fonds de soutien pour Startup qui mobilisera 50 millions de dollars avec le soutien de la Banque Mondial. Un programme qui devrait être dévoilé officiellement ce vendredi.
Aussi pour la question des délais de paiement, il a relevé que la loi est en cours d’amendement et devait être présentée dans deux semaines. Elle fixe la date buttoir à 60 jour. Et au-delà de 3 mois, il y aura une pénalisation avec des intérêts moratoires. Aussi depuis 5 mois, 2,5 milliards DH de TVA ont été remboursés, a-t-il fait savoir.

Même son de cloche chez Moulay Hafid Alami qui a évoqué les efforts de son département pour faciliter la vie aux industriels. Il est question du projet de réhabilitation des zones industrielles. Ou encore la publication d’un guide qui dresse un état des lieux des terrains disponibles dans cette zone ainsi que de leur prix. Une initiative qui va être dévoilée dans deux semaines.

M. Alami a aussi mis en avant les 12 mesures anti-dumping qu’a pris le gouvernement depuis l’arrivée du RNI pour protéger l’industrie nationale.
Concernant l’informel, il a déclaré qu’à ce jour 37.000 entrepreneurs ont été enregistrés pour passer de l’informel au formel.
En gros, le RNI a exprimé sa volonté d’activer une transformation profonde de l’industrie marocaine. Dans ce sens, Alami a souligné que «l’exception marocaine doit être exploitée pour drainer un maximum d’opportunités, dans un contexte mondiale marqué par des tensions sécuritaires et un changement des modèles économiques de plusieurs puissances notamment la Chine ou le Japon qui sont prêts à délocaliser leur industrie au Royaume».

Autre opportunité : la COP 22. « Il s’agit d’un événement planétaire qui apportera de la visibilité au Maroc, permettra d’engager la société marocaine dans le virage du développement durable et apportera des opportunités pour les acteurs privés et publics en terme de croissance», a souligné M.Mezouar.
Pour ce qui est le l’éducation, là encore, le RNI n’a pas formulé de mesure concrète. Ebauchant quelques pistes («les meilleurs enseignants doivent être mobilisés dans le primaire », «il faut une rupture», «un pacte pour mobiliser tous les acteurs»), Anis Birou a appelé à l’organisation par le RNI une rencontre sous le thème à «l’écoute des enseignants».

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