Politique

Abdelaziz Aftati : «Notre parti a opté pour un Islam éclairé»

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Vous axez vos discours sur la nécessité de redonner confiance aux citoyens pour les inciter à une participation massive. Est-ce un discours de circonstance ou une conviction ?
Abdelaziz Aftati : L’enjeu démocratique passe certainement par les urnes, mais le plus important est de crédibiliser l’action politique dans sa globalité. Plusieurs citoyens préfèrent s’abstenir d’aller voter, alors qu’ils ont une responsabilité à assumer envers leur pays. Cette abstention est due surtout à l’absence de communication effective entre l’élu et la masse qui l’a corroboré. A Oujda, j’étais le premier parlementaire à ouvrir un bureau pour recevoir les doléances des citoyens, lors de mon élection en 1997. Cela n’a pas été fait par les autres. Un bureau de communication sert à crédibiliser l’action politique et conforte les approches de proximité. L’engagement politique, la vie privée et les déplacements pour présenter et défendre ces dossiers dans la capitale administrative prennent énormément de temps. Le plus souvent, un parlementaire engagé reste uniquement en contact permanent avec les militants de son parti, alors qu’il est élu pour représenter les citoyens de toute une ville. C’est ce que j’explique aux habitants des quartiers périphériques de la ville.

Ce sont là des idées que plusieurs candidats partagent. Comment allez-vous vous distinguer, concrètement ?
Les objectifs de notre parti portent sur l’amélioration de la gestion de la chose publique et sur la lutte contre la corruption et la dilapidation des deniers publics. Ce sont là des outils de travail. Notre référentiel s’inspire de l’Islam dans tout ce qui est moral, éthique et engagement solennel. C’est un référentiel connu depuis bien longtemps sans qu’il soit pour autant dépassé. Les valeurs humaines ne changent pas. Nous empruntons une démarche rigoureuse sur le plan économique pour aborder les autres paramètres du développement de manière rationnelle.
Notre parti a opté pour un Islam éclairé. C’est le soubassement de notre appartenance à un référentiel évolutif et non à un dogme clos. Nous pensons aussi que l’implication honnête de tous les partis politiques dans cette bataille pour le développement nous portera vers des actions efficientes et crédibles. On ne vit pas seulement pour une réussite matérielle, mais surtout pour servir le citoyen et défendre ses intérêts. La transparence, l’honnêteté et l’engagement que nous défendons sont des outils pour crédibiliser l’action politique dans son sens le plus large. Or, le plus souvent, la politique politicienne limite le champ de vision. Au lieu d’agir en fonction des besoins et de s’impliquer dans sa démarche, on se cache derrière des archétypes pour accabler l’autre.

Par rapport à l’évolution démographique et à la croissance des besoins, que proposez-vous aux habitants de l’Oriental ?
Notre parti propose un équilibre en terme d’investissements afin de stimuler la croissance et d’améliorer quantitativement et qualitativement l’emploi. Nous avons aussi pour prérogative de moderniser le secteur des services. Cela ne peut se faire qu’avec une réduction du nombre des régions. On a besoin d’une partition objective des richesses qui respecte les bases du développement. La création des régions doit être basée sur un ensemble de critères opérationnels qui leur permettent de se développer par elles mêmes et non pas être des fardeaux pour la capitale. La région doit se doter d’institutions efficaces et disposer de moyens d’exécution pour s’auto-développer.
Jusqu’à présent, Oujda n’a pas été dotée de moyens pour être une véritable région. En terme d’investissement, par exemple, elle ne bénéficie que de 5% de l’investissement privé en comparaison avec d’autres régions. En 2006, l’investissement privé à Oujda représentait 9% de l’effort privé dans ce secteur, par rapport à celui de Rabat. C’est dire le travail qui attend un parlementaire qui réfléchit en fonction des besoins économiques. Il faut jouer un rôle de régulateur entre l’investissement public et privé sans pour autant plomber les régions phares du pays.

Les militants du parti vous ont renouvelé leur confiance alors qu’au cours des précédentes législatives, la direction du PJD vous a préféré à M. Khalidi. Etes vous conforté ?
M. Khalidi n’avait pas pris la place d’Aftati ni de qui que ce soit. Il a été proposé par la direction du parti pour les élections 2002. Maintenant, il a fait un autre choix en créant son propre parti. Il ne fait pas l’exception, pour nous, puisqu’il est un concurrent parmi tant d’autres. Les citoyens savent ceux qui sont à leur côté. En plus, notre parti a opté pour le rajeunissement des candidats. Il y a aussi la question du référentiel et de la légitimité historique. Les quatre candidats de notre liste sont de purs produits de la mouvance islamique. Nous n’avons jamais été ailleurs et nous ne changerons pas pour des raisons politiciennes.

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