Politique

Cadrage : Calomnie

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Eduardo Zaplana, porte-parole du groupe parlementaire du Parti Populaire (PP) espagnol a enfin trouvé quelque chose à faire. Depuis que son parti a été contraint par la volonté de l’électorat espagnol, le 14 mars 2004, à se confiner dans l’opposition, M. Zaplana était à la recherche d’un sujet polémique pour se faire rappeler à l’opinion publique de son pays. Je polémique, donc j’existe. Telle est la devise du Parti Populaire espagnol. Et, M. Zaplana se devait d’inventer une polémique pour mériter son poste. Mais, le porte-parole des populaires –  ils le sont de moins en moins – n’a pas fait preuve de créativité. Il a tout simplement choisi de polémiquer sur le Maroc suivant la tradition instaurée par son ex-chef et bienfaiteur, José Maria Aznar, car c’est grâce à lui qu’il a été imposé aux députés du parti en tant que porte-parole.
Ainsi, après avoir tenté vainement d’impliquer les services secrets marocains dans les attentats terroristes qui ont été perpétrés dans la capitale espagnole, le Parti populaire vient de trouver une autre idée. Il accuse, maintenant, le Maroc de violer les droits des citoyens espagnols détenus dans les prisons marocaines.
Il affirme ainsi que quelque 68 détenus espagnols qui purgent des peines d’emprisonnement dans les établissements pénitenciers au Maroc sont victimes de traitements humiliants de la part des responsables des prisons et qu’ils y sont internés dans des conditions qui violent toutes les règles en matière des droits de l’Homme. Évidemment, le sujet a tous les ingrédients pour provoquer une réaction de l’opinion publique espagnole. Savoir que ses compatriotes sont systématiquement humiliés, torturés et obligés à dormir sur le sol entourés de cafards ne peut laisser personne indifférent. Et les choses deviennent encore plus graves s’il s’agit de personnes innocentes qui auraient été envoyées en taule juste parce qu’ils auraient refusé de payer pour être libérés.
Mais, pour faire monter la sauce autour de la question, les dirigeants du PP ont recouru à une stratégie usée et qui ne trompe plus personne à savoir commander un article ou une série d’articles au directeur d’El Mundo, Pedro J. Ramirez, avant de prendre le relais sur le plan politique. C’est ce qu’ils ont fait depuis que Felipe Gonzalez était au pouvoir. D’ailleurs, si la droite a poussé Ramirez à créer son canard et l’a soutenu financièrement, c’est justement pour qu’il fasse pour eux ce travail de rabatteur. Mais, la méthode n’est plus efficace. Les Espagnols ne marchent plus. Ils savent maintenant plus que jamais qu’une certaine aile du PP ne peut exister qu’à travers la belligérance. Or, depuis que Zapatero est au pouvoir, l’Espagne a réussi à éteindre tous les foyers de tension que le PP avait fomentés dont la crise politico-militaire avec le Maroc.
Aussi, les populaires feraient-ils mieux de changer de méthodologie politique. Car, ce n’est plus le "je polémique donc j’existe" qui marche, mais ce que l’électorat préfère le "je construis, donc j’existe".

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