L’affaire de la candidature des imams et prêcheurs de mosquées aux élections législatives est tranchée. Le ministre des Habous et des Affaires islamiques a appelé, dans une circulaire, tous les ulémas, les prêcheurs du vendredi et les imams des mosquées à ne pas se présenter aux élections législatives de septembre prochain et à ne pas participer aux campagnes électorales et aux meetings des différents candidats. En clair : rester en dehors de l’opération électorale et adopter une attitude neutre lors du scrutin de septembre prochain.
Mais, le ministre n’a pas fermé définitivement la porte qui mène au Parlement devant les imams. Le droit à l’éligibilité étant garanti dans toutes les démocraties du monde, les imams ont la possibilité de démissionner un mois avant le 7 septembre s’ils sont tentés par le mandat législatif. Le chef du département de tutelle considère donc qu’il s’agit d’une affaire d’incompatibilité. On ne peut être prêcheur et politique. Prêcher au nom de la religion à la mosquée et tenir un discours politique au Parlement est une formule qui ne marche. Tout finit par s’entremêler et l’intéressé finit par prêcher au Parlement et faire de la politique dans les mosquées. Tolérer une situation pareille est contraire au principe de l’égalité des chances dans le système démocratique notamment en période électorale. La circulaire du ministre répond aussi à une requête publiquement formulée par le fquih Abdelbari Zemzmi concernant sa propre candidature. Il allait demander, avait-il déclaré à maintes reprises, l’autorisation du ministre avant de briguer un siège au Parlement.
La réponse d’Ahmed Toufiq est on ne peut plus claire : le prêche et la politique sont incompatibles. M. Zemzmi devra donc choisir entre les deux. Un choix difficile étant donné qu’il s’agit d’abandonner une mission religieuse au profit d’un rôle politique. Convoiter un poste politique n’est pas digne d’un imam. «Par Dieu, nous ne confions jamais ce pouvoir ni à celui qui le réclame, ni à celui qui le convoite», a dit le Prophète.