Le chef de l‘Exécutif a dévoilé devant les parlementaires les principales mesures pour une meilleure transversalité
[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]Une commission nationale chargée de la coordination et de l’évaluation des politiques sera mise en place.
[/box]Le renforcement de la cohérence des politiques publiques devient une priorité gouvernementale. En effet, le chef de l’Exécutif, Saâd Eddine El Othmani ,vient de dévoiler les grandes lignes de la feuille de route gouvernementale sur ce dossier devant les membres de la Chambre des conseillers à l’occasion de la séance mensuelle de questionnement sur la politique générale. Les parlementaires de la deuxième Chambre avaient décidé d’interpeller le numéro un de l’Exécutif concernant «la transversalité des politiques publiques et son impact sur les stratégies sectorielles».
Première grande nouveauté annoncée, la mise en place d’une commission nationale chargée de la coordination et de l’évaluation des politiques. Placée directement sous la responsabilité du chef de gouvernement, la nouvelle commission interministérielle sera chargée de coordonner les politiques publiques en vue d’assurer leur cohérence et leur complémentarité. Pour ce faire, ladite commission sera également amenée à développer les outils qui sont à même de garantir une évaluation de l’efficacité ainsi que l’impact des politiques et projets publics sur le citoyen. Le but, selon M. El Othmani, est de parvenir à un mécanisme unifié et efficace pour assurer la bonne gestion des politiques publiques dans le but d’améliorer leur coordination et booster leur efficacité.
Plus loin encore, le numéro un du gouvernement annonce que la commission développera parallèlement l’auto-évaluation, l’intégration de la fonction de l’évaluation dans le processus de la planification stratégique, en plus de l’unification des méthodes d’évaluation des politiques publiques. La deuxième nouveauté annoncée par El Othmani au cours de la séance mensuelle concerne le lancement d’un système informatique intégré dédié au suivi et à l’évaluation des politiques publiques. L’objectif est d’appuyer le travail de la commission interministérielle. Plus concrètement, le gouvernement veut à travers ce projet mettre en place un mécanisme avancé permettant d’apprécier le niveau de réalisation par rapport aux objectifs tracés dans les différents secteurs et de mesurer le niveau de cohérence et de complémentarité des stratégies et programmes. Par ailleurs, le chef de gouvernement a mis en exergue la nouvelle approche de développement adoptée par le Royaume, axée notamment sur la planification stratégique.
La nouvelle approche s’appuie sur la préparation et la mise en œuvre de plusieurs stratégies et programmes sectoriels avec comme objectif la promotion de l’investissement national et étranger permettant la création de richesses et d’opportunités d’emplois dans les différents secteurs. Il est en outre question d’amélioration des conditions de vie de la population et l’accès aux services sociaux. Selon le chef de gouvernement, la transversalité des interventions des institutions publiques au niveau stratégique, sectoriel et territorial sera appelée à jouer un rôle très important à la fois au cours de la planification et de l’exécution des projets et programmes gouvernementaux.
Transversalité : Les dysfonctionnements
Au cours de la séance mensuelle à la Chambre des conseillers consacrée en partie à «la transversalité des politiques publiques et son impact sur les stratégies sectorielles», le chef de gouvernement a énuméré devant les parlementaires de la deuxième Chambre quelques dysfonctionnements dont souffre aujourd’hui la cohérence des politiques publiques.
Parmi ces dysfonctionnements, Saâd Eddine El Othmani a pointé du doigt la faible rentabilité des investissements publics et leur impact économique et social limité. Paradoxalement, le numéro un de l’Exécutif a expliqué que les investissements publics représentent pourtant un volume important.
Le chef de gouvernement a également déploré l’absence d’interaction positive face aux requêtes des citoyens. Cette situation est due, selon la même source, à l’absence d’une transversalité des interventions de l’Etat dans les domaines vitaux sans oublier le foisonnement des stratégies et autres plans sectoriels et commissions interministérielles.
[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]Charte de la décentralisation administrative
Le chef de gouvernement a annoncé devant les membres de la Chambre des conseillers que son équipe compte adopter la décentralisation administrative selon la vision de la régionalisation avancée.
El Othmani a ainsi dévoilé l’élaboration en cours d’une charte de la décentralisation administrative. Ladite charte accorde un intérêt particulier à la Région puisqu’elle est en elle-même un chantier structurant visant à atteindre un changement dans les méthodes de gouvernance. La publication de la charte sur la décentralisation administrative doit permettre au même moment de mettre en œuvre les mécanismes de contractualisation entre les services centraux et ceux décentralisés.
Le numéro un de l’Exécutif a également évoqué l’apport de la nouvelle loi organique des finances pour atteindre une transversalité efficace des politiques publiques grâce notamment à la planification pluriannuelle.