Les centrales donnent leurs consignes de vote à quelques jours du scrutin du 8 septembre
Les élections professionnelles passées, les syndicats s’intéressent désormais aux prochaines échéances électorales prévues le 8 septembre. Plusieurs syndicats ont ainsi adressé des consignes de vote à quelques jours des élections législatives, communales et régionales, à leurs adhérents, sympathisants et aux citoyens d’une manière générale. L’Union marocaine du travail (UMT), l’un des grands vainqueurs des dernières élections professionnelles, a appelé les citoyens et ses adhérents à se déplacer massivement le jour du scrutin, aux bureaux de vote, pour accomplir leur devoir. Alors que l’UMT est souvent présentée comme un syndicat neutre sans appartenance politique déclarée, d’autres syndicats devraient appeler à voter en faveur des partis politiques auxquels ils sont adossés.
Dans ce sens, la Confédération démocratique du travail a appelé ses affiliés et ses sympathisants à voter en faveur des partis politiques de gauche qui sont ses alliés. En effet, la CDT compte un relais politique, à savoir le Congrès national ittihadi, lui-même membre de la FGD (Fédération de la gauche démocratique), une alliance politique regroupant deux autres partis politiques, à savoir le Parti de l’avant- garde démocratique et le Parti socialiste unifié (Ndlr : ce dernier parti, sous la conduite de sa secrétaire générale, Nabila Mounib, avait décidé de faire cavalier seul lors des prochaines élections après des désaccords même si un courant au sein du même parti continue de travailler avec les autres composantes de la FGD). Le troisième syndicat le plus représentatif, en l’occurrence l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), est, lui, présenté comme le relais syndical du parti de l’Istiqlal.
Le syndicat devrait donc appeler à voter en faveur du parti de la balance. Enfin, l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) devrait suivre la même logique en appelant à voter pour le parti de la lampe, même si la proximité avec cette formation a été la cause, selon les observateurs, des mauvais résultats de l’UNTM dans les dernières élections professionnelles. Ce dernier a d’ailleurs perdu son statut de syndicat représentatif et ne devrait donc pas assister aux rounds du dialogue social. Reste à savoir jusqu’à quel point les consignes de vote des syndicats seront suivies et si elles vont peser dans les résultats définitifs des prochaines échéances électorales. Une chose est sûre en tout cas, les centrales syndicales vont suivre de près les prochaines élections pour connaître l’identité des prochains membres de la majorité gouvernementale avec qui ils vont devoir cohabiter et surtout négocier pour les cinq prochaines années. Verdict le 8 septembre prochain.
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Selon les résultats définitifs des élections des délégués des salariés présentés en juillet dernier à Rabat, les candidats non affiliés arrivent en tête avec 24.429 délégués (51,35%), dans les secteurs public et privé. L’Union marocaine du travail (UMT) a occupé la deuxième position avec 7.362 délégués (15,48%), suivie de l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM), qui a aligné 5.977 délégués (12,56%), et la Confédération démocratique du travail (CDT) qui a fait élire 3.423 délégués (7,20%). En cinquième position, on retrouve l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) (2.680/5,63%), devant la Fédération démocratique du travail (FDT, 1.326/2,79%), l’Organisation démocratique du travail (ODT, 560/1,18%) et d’autres syndicats (1.816/3,82%).
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Le prochain gouvernement aura du pain sur la planche en ce qui concerne les secteurs sociaux. Dans ce sens, le futur Exécutif devra trouver une issue avec ses partenaires sociaux, à savoir le patronat et les centrales syndicales les plus représentatives, à plusieurs dossiers en suspens, notamment la loi organique sur la grève, la réforme des retraites et la stratégie pour faire face aux effets économiques et sociaux de la crise sanitaire. Il faut préciser que le prochain gouvernement aura devant lui trois syndicats seulement. En effet, l’Union marocaine du travail, la Confédération démocratique du travail et l’Union générale des travailleurs du Maroc sont les trois syndicats déclarés comme représentatifs après les dernières élections professionnelles. A noter que les syndicats seront représentés dans la future composition de la Chambre des conseillers à l’instar du patronat.
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