Politique

Enquête : Les grands face-à-face des élections du 7 septembre

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Le scrutin législatif du 7 septembre prochain promet bon nombre de confrontations entre les principaux partis politiques du pays avec, dans les premiers rôles, les responsables des directions de ces formations. Aujourd’hui, les données disponibles sur les candidats à ces élections permettent déjà de donner un avant-goût de ce que sera la bataille du 7 septembre et notamment dans les fameuses "circonscriptions de la mort".
Les plus "surbookées" sont sans conteste celles de Rabat. A la circonscription de l’Océan, tout veut se mesurer au S.G de l’USFP, Mohamed Elyazghi. Mohamed Sassi (S.G-adjoint du PSU) est officiellement dans la course à l’un des 4 sièges de cette circonscription aux côtés de Ahmed Bendjelloun (patron du PADS), le RNI Mohamed Aujjar, le PI Abdelhamid Aouad, le MP Abdelkader Tatou en plus, éventuellement, du PJD Abdeslam Bellaji. Rabat-Chellah, avec trois sièges à pourvoir n’aura rien à envier à l’Océan. Driss Lachagr (USFP) y retrouve Omar Bahraoui (maire MP de Rabat), le PPS Faouzi Chaâbi, Abdelkarim Benatiq (patron du PT), Abderrahmane Benamrou (PADS) en plus du PJD qui devra départager les siens et notamment Abdellah Baha et le jeune Abdellatif Benyaâkoub.
A Casablanca, si les partis politiques tardent à dévoiler leurs candidats, une nouvelle tactique semble-t-il, on connaît au moins la presque totalité des prétendants à l’un des 4 sièges de Casablanca-Anfa. Avec ce plus qu’on retrouve parmi ces derniers une istiqlalienne, ministre de surcroît : Yasmina Baddou. Elle sera dans la course avec le célèbre prédicateur Abdelbari Zemzmi (Annahda Wal Fadila), Abderrahim Lahjouji (patron de F.C soutenu par le PJD), le RNI Wadi’e Benabdellah et un candidat USFP à choisir entre Mohamed Chaouki, Mohamed Ibrahimi et Abderrahmane Benyahia.
Mais on ne peut parler des grands face-à-face du 7 septembre sans évoquer la très attendue bataille de Fès et notamment celle que connaît déjà la circonscription Fès-Nord. Ce sera essentiellement Hamid Chabat, maire PI de la ville, contre le député PJD sortant et secrétaire-adjoint Lahcen Daoudi. Les deux candidats doivent éventuellement se retrouver, d’abord, devant les magistrats de la Cour d’appel suite à la plainte déposée, pour diffamation par M. Chabat. Pour agrémenter la course aux trois sièges de cette circonscription, l’USFP y mettra du sien avec la candidature de Mohamed Debbagh, ex-président de l’une des communes de la capitale spirituelle. A Fès-Sud, Abdelaziz Hilili mènera la liste PI, comprenant le militant Adil Douiri, face au PJD Abdellah Abdellaoui. Non loin de Fès, le scénario n’est pas encore complet pour les deux circonscriptions de Meknès, mais l’on sait déjà que Mohamed Achaâri et Nouzha Chekrouni y sont candidats. Le premier se retrouvera face au PJD Idriss Adaoui Skalli.
Et il ne faut surtout pas oublier la circonscription de Skhirate-Témara. Le ministre PPS Nabil Benabdellah y fera face à Moh Rejdali, président du conseil municipal de Témara, mais aussi à un candidat USFP qu’il reste à désigner. Car, si la direction socialiste a opté pour le patron du défunt PSD, Aïssa Ourdighi, le responsable USFP local, Mohamed Guennoune, en plus d’Ahmed Errih, restent dans la course.
A Laâyoune, les dés sont déjà jetés et la bataille mettra d’abord aux prises deux frères-ennemis se disputant le leadership du chef-lieu du Sahara : l’USFP Hassan Derham et l’istiqlalien Hamdi Ould Errachid, frère de Khelli Henna qui seconde ce dernier à la présidence du conseil municipal de Laâyoune. Un autre Derham, Dahmane, candidat USFP, devra avoir affaire à plusieurs challengers à Tanger et dont Mohamed Najib Boulif et l’un des puissants représentants de la famille Arbaïne (PI). Sans parler de Larache où Abbas El Fassi, secrétaire général de l’Istiqlal, tente sa chance de nouveau face essentiellement au PJD Saïd Khaïroune, président du conseil municipal de Ksar El Kébir. A Tétouan, l’attention sera accaparée par une pléiade de candidats dont le ministre RNI et président de la commune, Rachid Talbi Alami, Mohamed Ahejjam qui a quitté le PPS pour le PI et Mohamed Amine Boukhoubza, le député PJD sortant célèbre pour ses attaques contre les festivals de la ville.
D’autres circonscriptions promettent beaucoup de suspense alors que des candidats, dans d’autres, partent presque assurés de la victoire. C’est le cas de Mostafa Mansouri, patron du RNI à Laroui (Nador) dont il préside la commune, Abdelouahed Radi dans son fief de Ksiba (Kénitra), Mohand Laenser dans le sien à Imouzzer Mermoucha, Mahjoubi Aherdan à Oulmès et les Chaâbi père et fille à Essaouira. Miloud Chaâbi mène la liste du PPS où il est secondé par Asma’e Chaâbi, maire de cette ville qui accueille actuellement plusieurs centaines de milliers de fans de la musique des Gnaoua.

 Des célébrités dans l’arène

Les partis politiques, pour aguicher les électeurs n’hésitent pas à recourir aux candidatures des célébrités et autres artistes. Le scrutin du 7 septembre ne dérogera pas à la règle puisqu’on retrouve déjà quelques figures de la scène artistique et sportive dans la course.
Le Parti Al Ahd de Najib Elouazzani a confié la direction de sa liste à Khémisset au chanteur populaire Fayçal.
Le PPS fait de même en confiant la direction de l’une de ses listes à Settat à Salah Bouaâzzaoui, l’aîné des frères qui forment le célèbre groupe de musique populaire. Le luthiste du groupe saura-t-il percer dans une région "minée" depuis longtemps et où les élections donnent lieu à de véritables dangereuses joutes.
Le Parti travailliste de Abdelkarim Benatiq, pour une première expérience, recourt aux services d’un candidat expert dans son domaine : l’ex-champion de full-contact Abdelkarim Hilali qui préside d’ailleurs la Fédération royale supervisant le même sport de combat. Sauf que là, il s’agira d’un autre combat et d’une autre arène.
L’un des précédents les plus célèbres en la matière demeure la candidature de Saïd Aouita au nom de l’USFP en 1997 (au scrutin uninominal) à Casablanca. Le plus grand champion d’athlétisme de l’histoire du Maroc avait perdu face à l’UC Abderrahmane Amalou, ex-ministre de la Justice. Après la divulgation des résultats du scrutin, on se rappelle un Abderrahman Youssoufi qui quitte son calme légendaire pour se saisir de son téléphone et faire passer «un sale quart d’heure» à Driss Basri, à l’époque ministre de l’Intérieur et «architecte» de toutes les échéances électorales.  

Et des leaders qui disent non

Si l’écrasante majorité des responsables des partis politiques nationaux ont décidé de prendre part au prochain scrutin pour rempiler (Mohamed Elyazghi, Abbas El Fassi, Mustapha Mansouri, Saâd Eddine El Othmani, Mahjoubi Aherdan, Mohand Laenser, Mahmoud Archane, entre autres), d’autres leaders de partis ont choisi de n’en rien faire. C’est le cas notamment pour Ismaïl Alaoui, secrétaire général du PPS qui était donné candidat à Sidi Slimane avant de se rétracter. Le chef de file des ex-communistes a déclaré qu’il a ainsi décidé de se consacrer à la réussite de la campagne de son parti. Il désire répondre à la demande de l’écrasante majorité des candidats PPS qui ont déjà revendiqué la présence du chef lors de leurs meetings respectifs. C’est le cas également pour Mohamed Moujahid, secrétaire général du PSU (Parti socialiste unifié). Ce dernier se déclare contre le cumul de deux fonctions : député et patron de parti. Il désire aussi avoir assez de temps à consacrer à ses patientes à Settat.
Enfin, c’est le cas pour Mohamed Ziane, président du Parti libéral marocain (PLM). Dans une précédente déclaration à ALM, il a affirmé qu’il n’était pas particulièrement "intéressé" par un siège au Parlement.
Signalons enfin qu’au moins trois chefs de partis, prenant part aux élections pour la première fois, seront dans la course : Mohamed Khalidi de Annahda Wal Fadila, Abdelkarim Benatiq du Parti travailliste et Ahmed Benjelloun du PADS.  

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