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Formation du gouvernement : Toujours rien de concret

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C’est probablement parce qu’il est tiraillé entre deux courants au sein de son propre parti que Abdelilah Benkirane multiplie les faux pas et les déclarations maladroites qui ne sont pas de nature à apaiser l’ambiance et encore moins à mettre en confiance ses éventuels futurs partenaires.

Le dernier communiqué rendu public par le RNI, samedi 5 novembre, en dit long sur l’ambiance qui règne actuellement. Et visiblement le chef de gouvernement nouvellement nommé ne fait rien pour arranger les choses. Ce qui impose des questions sérieuses sur la manière dont Abdelilah Benkirane mène les pourparlers avec ses éventuels alliés dans la prochaine majorité. Preuve en est, les fuites organisées de contenus des discussions qu’il a eues avec le RNI dont se sont fait l’écho des médias ces dernières 48 heures pointant du doigt le parti quant à ses exigences.

Des sources proches du RNI expliquent que M. Benkirane n’a à ce jour fait aucune proposition concrète sur la base de laquelle des discussions concrètes peuvent réellement être envisagées. Or, il est étonnant de voir ce même Benkirane botter en touche et se poser, comme à l’accoutumée, en victime éternelle d’un complot en déclarant subitement que s’il ne réussit pas à former sa majorité il rendrait les clés. Tout aussi étonnantes ont été d’autres déclarations précédentes où il dénonçait du chantage et affirmait qu’il n’avait finalement besoin que de 20 sièges pour boucler sa coalition.

Des observateurs expliquent cet état de fébrilité manifeste du chef de gouvernement, d’abord par des raisons d’ordre interne. Au sein du PJD aujourd’hui il faut savoir que deux courants se livrent à une rude bataille. Un premier camp fait pression, en effet, sur le secrétaire général depuis quelques jours pour qu’il boucle rapidement sa coalition avec l’Istiqlal et l’USFP tandis que les tenants du second camp lui conseillent plutôt de discuter d’abord et en priorité avec les partis qui constituaient la majorité sortante. Une sagesse que M. Benkirane n’a finalement pas suivie à la lettre préférant d’emblée ouvrir les portes à l’Istiqlal sous prétexte du retard pris par le RNI. En somme une approche du «premier arrivé, premier servi» que d’aucuns, y compris au sein même du PJD, qualifient de trop simpliste et surtout inappropriée sachant qu’il s’agit de construire une majorité homogène qui va gouverner pendant 5 ans.

Et c’est probablement parce qu’il est tiraillé entre ces deux courants au sein de son propre parti que Abdelilah Benkirane multiplie les faux pas et les déclarations maladroites qui ne sont pas de nature à apaiser l’ambiance et encore moins à mettre en confiance ses éventuels futurs partenaires. Décidément, malgré les cinq années du premier mandat, de vieux réflexes de politique politicienne d’avant même 2011 sont toujours d’actualité : au lieu d’aller à l’essentiel, de discuter de visions, de programmes, de plans d’actions que requiert aujourd’hui la situation, quatre semaines ont été gaspillées dans les joutes verbales et les manœuvres souterraines… Et dire qu’on n’arrête pas d’invoquer les intérêts suprêmes de la nation…

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