La date de lancement de la campagne dépend de la visibilité des arrivages
Le ministre de la santé, Khalid Ait Taleb, a réuni vendredi 4 décembre à Rabat le Comité technique national de vaccination. Le ministre a appelé à une vaccination massive pour atteindre l’immunité collective et endiguer la propagation du virus. Aucune date n’a été donnée quant au démarrage officiel de la campagne de vaccination. «La date de lancement de la campagne dépend intimement de la visibilité des arrivages. Le gouvernement l’annoncera officiellement en temps opportun en prévoyant les campagnes de sensibilisation et de communication nécessaires pour la réussite de cette opération nationale», a-t-il fait savoir.
Dans une déclaration à l’AFP, le ministre avait déclaré que le Maroc espère lancer la campagne d’ici la fin de l’année visant à immuniser en trois mois quelque 20 millions d’adultes. Lors de la réunion du Comité, le ministre a signalé que les mesures de précaution devront être maintenues, notamment le port du masque de protection, la distanciation et le lavage régulier des mains, «jusqu’à atteindre 60% de la population vaccinée afin d’aboutir à l’immunité de groupe». L’approvisionnement du vaccin sera assuré à l’échelle territoriale et nationale, alors que la répartition des doses se déroulera aux niveaux local et provincial, a indiqué le ministre tout en appelant au respect des mesures de prévention même après la campagne de vaccination. Le ministre a aussi insisté sur l’importance d’actualiser et d’améliorer la stratégie de vaccination pour qu’elle soit applicable sur le terrain. Le département de la santé a œuvré de concert avec le ministère de l’intérieur, dans le cadre des préparatifs de la campagne de vaccination, sur les aspects relatifs à la logistique, la sécurité et la traçabilité.
S’agissant de la gratuité du vaccin, le ministre a indiqué qu’il sera subventionné par l’Etat, qui prendra en charge les personnes démunies et celle en première ligne. «Les discussions concernant la gratuité totale du vaccin anti-Covid-19 sont cependant toujours en cours au sein du gouvernement», a-t-il relevé. Signalons que le vaccin sera remboursable par les organismes de mutuelles et de sécurité sociale. Pour sa part, le président du Comité national technique de vaccination, Moulay Tahar Alaoui, a estimé qu’un retour à la vie normale dépendra grandement de la vaccination d’une grande partie de la population. Ce dernier a signalé que le vaccin permettra d’augmenter la résistance du corps humain à ce virus, tout en précisant que le vaccin «n’est pas un médicament», mais une prévention contre la maladie. Tout comme le ministre de la santé, le Pr Tahar Alaoui a plaidé pour le maintien des gestes barrières malgré le lancement de la campagne de vaccination.
De son côté, le Pr Moulay Said Afif, membre du Comité national et président de la Société marocaine des sciences médicales (SMSM) et de la Fédération nationale de la santé (FNS), a fait savoir qu’il s’agit d’un vaccin sûr et efficace dont les résultats ont été démontrés aux Émirats Arabes Unis et en Chine qui a procédé à la vaccination de plus d’un million de sa population. Ce dernier se veut rassurant quant au vaccin en précisant que lors des essais cliniques, auxquels le Maroc a participé, aucun effet secondaire grave n’a été constaté. Le vaccin peut provoquer des effets de rougeur, une douleur au point d’injection, ou bien une migraine. Le Pr Afif a affirmé que la vaccination demeure le seul moyen et le seul traitement efficace pour faire face à la Covid-19.
De son côté, la pédiatre-néonatologiste, membre du Comité technique national de vaccination, Amina Barakat, a relevé que le vaccin ne représente aucun danger pour la femme enceinte. Selon la spécialiste, il s’agit d’un vaccin inactivé (ou inerte) ayant perdu tout pouvoir infectant. Le vaccin ne concerne pas l’enfant de moins de 18 ans. «Aucun essai n’a été effectué pour le moment sur cette tranche de la population. La maladie ne présente généralement pas de gravité chez les enfants», a-t-elle précisé. Quelque 2.880 points de vaccination ont été mobilisés pour mener à bien le processus.
Rappelons que seront vaccinés en priorité le personnel de la santé, les autorités publiques, les forces de l’ordre, le personnel de l’éducation nationale, ainsi que les personnes âgées de plus de 65 ans présentant des pathologies chroniques. Ce vaccin sera administré en deux injections (J0 et J21), puisqu’une seule dose ne donnera pas l’immunité souhaitée au corps.