Politique

Grève : Les administrateurs crient leur ras-le-bol

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Les administrateurs sont de nouveau descendus dans la rue. Parce qu’ils ont le sentiment de ne pas être écoutés, ils ont encore rué dans les brancards et organisé diverses manifestations de protestation. Ils ont en effet  mené une grève à l’échelon national – dont ils disent qu’elle a été fortement suivie-, fait un sit-in devant le ministère délégué à la fonction publique et à la modernisation de l’administration et, lancé plusieurs manifestations de protestation dans les provinces et les préfectures.
 

Un grand mouvement de ras-le-bol qui, pour la direction de leur groupement, l’Union nationale des administrateurs marocains (UNAM), réaffirme l’objectif essentiel d’attirer l’attention sur l’urgence qu’il y a à trouver «une solution à un corps de métier que la présence massive dans toutes les ramifications de la fonction publique et la nature des prestations servies identifient à l’administration».

Les militants de base affirment : «Nous sommes quasiment dans toutes les administrations de l’Etat où nous travaillons côte-à-côte et souvent faisons le même travail que d’autres fonctionnaires de même niveau mais de formations différentes. Mais alors qu’eux ont bénéficié d’un statut qui reconnaît leurs qualités et qui leur donne la visibilité qui rassure, cela nous est refusé. Nous voulons mettre un terme à ce déni de justice». Dernièrement, la présidente de l’UNAM rappelait l’origine de la discorde qui oppose les administrateurs à leur employeur: «Dès 2010, le gouvernement a décidé de façon unilatérale que tous les fonctionnaires, toutes spécialités confondues, pouvaient occuper le poste d’administrateur.

Cela fait du grade d’administrateur un fourre-tout». Mais un fourre-tout où tous ne sont pas logés à la même enseigne et où, dans l’égalité théorique du grade commun, certains sont plus égaux que d’autres. En fait, pour l’organisation, cette «banalisation» est inconcevable puisque le statut d’administrateur était à l’origine taillé uniquement pour aller aux lauréats de l’École nationale de l’administration (ENA). «Conséquence : le groupement place au premier rang de ses priorités sa révision sur la base de l’égalité entre fonctionnaires ayant des compétences et assumant des fonctions similaires». Ce principe général posé, l’UNAM appelle donc à l’équité salariale suivant la règle qui veut qu’à travail égal on perçoive un salaire égal.
 

Absente de l’arène sociale depuis le mois d’avril dernier où elle a observé un sit-in devant le ministère de l’éducation nationale, l’Union des administrateurs ne fait pas mystère de sa volonté de s’inscrire dans le contexte actuel de fronde sociale générale et de joindre sa voix à celle des autres protestataires en espérant un effet de masse. Pour convaincre le plus grand nombre, l’UNAM a repris, en l’amplifiant, un de ses  leitmotivs de l’année dernière. Pour les administrateurs en effet, l’égalité statutaire et salariale n’est pas seulement une affaire de logique syndicale, mais aussi une question de dignité.

Et la volonté du groupement d’en découdre est telle que dans son communiqué, dans un excès de précipitation révélateur, il a annoncé sa grève générale pour le mardi 24 février 2013 au lieu du 25. Cependant les administrateurs se disent certains de ne pas se tromper sur le fait que leurs trois actions de protestation seront de réels succès et auront des conséquences positives sur leur statut.

Ils accordent en particulier une très grande importance aux sit-in devant les sièges des préfectures et des provinces. Le communiqué publié par la direction parle de rassemblements devant les sièges des préfectures et provinces de Meknès, Khénifra, Al-Hoceima, Tan Tan, Tétouan, Fnidek, Rachidia, Azilal, Fkih Bensalah et des wilayas de Fès-Boulemane et de Souss-Massa-Drâa… Pour autant l’affaire n’est pas conclue : mardi, quelque temps après le début des manifestations, les administrateurs-militants n’étaient qu’une centaine devant le ministère de la fonction publique.

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