Politique

Hayat Bennani : «La commune ne dispose pas d’un plan de développement stratégique»

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ALM : Quel bilan faites-vous de la gestion de la municipalité d’Ouarzazate en tant que membre du conseil municipal lors de votre mandat qui vient de s’écouler ?
Hayat Bennani : De l’avis des citoyennes et des citoyens et des acteurs locaux ouarzazis, ma participation à la gestion de la chose locale, en tant que conseillère communale, présidente de la commission chargée des affaires culturelles, sociales et économiques au conseil municipal de Ouarzazate, est jugée positive et intéressante puisque elle a porté beaucoup de changement à l’échelon local. Le travail que nous avons effectué a donné ses fruits s’agissant de la promotion de la chose culturelle, notamment par l’organisation, en synergie avec la société civile locale, de plusieurs actions culturelles de haut niveau, étant convaincue que la culture est à la fois le pilier et le droit chemin pour le développement. Nous avons également travaillé avec le tissu associatif local, étant donné que le développement est l’affaire de tous. La consolidation de cette relation durant mon mandat m’a valu le titre d’interlocutrice entre le conseil municipal et ses partenaires locaux. A plusieurs occasions, j’ai représenté notre commune d’une manière positive et donné une image objective d’elle pour la réconcilier avec son entourage et ses adversaires car la commune est normalement un espace de rencontre, de concertation et de consensus avec les citoyens. 

Quels sont à votre avis les problèmes qui entravent la gestion de la ville d’Ouarzazate ?
La commune de Ouarzazate, à l’instar des autres communes marocaines, connaît plusieurs problèmes et difficultés, entre autres l’ignorance presque totale des citoyens du rôle des collectivités locales d’où leur désintéressement envers la politique locale. En plus, la commune ne dispose pas d’un plan de développement stratégique. Heureusement que la nouvelle charte communale engage désormais les communes à élaborer et exécuter leurs plans de développement. Un autre problème important c’est que le niveau général des élus ne peut nous hisser au rang d’agent de développement ou d’élu stratège souhaité, et qui puisse former une vision et une intervention promptes et appropriées où et quand il le faut. Par ailleurs, il faut ajouter le fait que la commune s’est pendant longtemps renfermée sur elle-même, limitant ses attributions au rôle purement administratif. On peut évoquer aussi l’absence d’une stratégie de communication avec les citoyens. Les quelques problèmes que je viens d’évoquer font que la commune travaille souvent dans une situation de crise et de conflits et s’occupe beaucoup plus de la gestion de ces contraintes au lieu de se consacrer au rôle primordial qui lui est assigné, à savoir le développement local.

Quelles sont les grandes lignes de votre programme électoral pour la gestion de la ville d’Ouarzazate ?
Mon programme électoral se présente en 9 axes. Il s’agit tout d’abord du renforcement des infrastructures de base, notamment la mise à niveau des quartiers, la voirie, l’assainissement, l’éclairage public, l’eau potable. Mon programme se base aussi sur l’adoption d’une approche genre dans tous les projets futurs de la commune, entre autres, la réalisation de l’accessibilité et un centre social pour les personnes en situation d’handicap. Le volet culturel de mon programme vise la réalisation d’une bibliothèque-médiathèque municipale, un centre d’apprentissage de musique et l’organisation de rencontres culturelles et artistiques en rapport avec les spécificités de la ville.

Et les infrastructures sportives, figurent-elles sur votre programme ?
Concernant le sport, nous ambitionnons de mettre à niveau des espaces de sport existants et la création d’autres. Nous avons un programme de protection de l’environnement, et ceci pour faire de l’environnement une affaire de tous et la formation de compétences locales en matière d’environnement. Le sixième point de mon programme se rapporte à la coopération décentralisée, notamment à travers l’échange du savoir et d’expérience et l’assistance. Nous avons également un programme d’institution de démocratie participative et ce, par la création d’associations de quartiers, l’encadrement et la création de centres civiques dans chaque quartier pour concertation entre habitants du quartier. Notre programme vise également la moralisation de la vie à l’intérieur de la commune.
Un objectif qui ne peut être atteint qu’à travers l’ouverture de la commune sur toutes les composantes politiques, culturelles, économiques et sociales et sur la société civile de la ville. En dernier lieu, il est question pour nous d’encourager l’investissement national et international.

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