Politique

Lahcen Daoudi : «Nous sommes toujours la première force politique»

Quel commentaire faites-vous des résultats des élections du 7 septembre ?
Lahcen Daoudi : Nous sommes toujours le premier parti du Maroc en termes de voix et de confiance du peuple. Malgré que l’on nous ait enlevés un siège de la liste nationale. Les premiers résultats nous ont donnés 7 et voilà que nous n’avons plus que 6, nous gardons encore la confiance des électeurs. Le découpage électoral et le mode de scrutin nous ont défavorisée et nous avons constaté un usage massif de l’argent. L’argent a coulé à flot. Au PJD nous décrions ces pratiques et nous appelons à une mise à niveau des partis politiques. Les partis ne doivent plus donner leurs accréditations aux gens malhonnêtes qui achètent les voix. La mise à niveau du Maroc passe par la mise à niveau des partis politiques et par-delà la mise à niveau du Parlement. Le PJD décrie fortement ces pratiques qui nuisent au Maroc. Tout le monde doit décrier ces pratiques qui relèvent d’un autre âge. Je suis écœuré. Le Maroc a signé un certain nombre d’accords de libre-échange et s’inscrit totalement dans la mondialisation. Aussi devons-nous rompre avec ces pratiques d’un autre âge. L’administration, elle, a évolué et il faut que les partis politiques suivent.

Vous avez fait état de fraudes et infractions pendant les élections alors que les observateurs, les autres partis et l’administration les qualifient de transparentes et crédibles. Comment argumentez-vous votre position ?
Il faut distinguer entre ce qui se passe dans les bureaux de vote et les urnes et ce qui se passe dans les petites ruelles sombres, les maisons et les voitures. Aujourd’hui ce n’est plus l’administration qui trafique les élections, mais les partis politiques, dans les ruelles, les voitures et les maisons. Je ne généralise pas, mais beaucoup d’argent a coulé.
Nous avons mille et une preuves pour le démontrer. Nous sommes prêts à le prouver. Nous ne sommes pas les seuls à être pénalisés par ces pratiques, 14 partis politiques ont signé une pétition contre l’usage de l’argent. Nous avons présenté beaucoup de recours et même si l’on punit les gens qui ont distribué de l’argent cela ne changera rien.
L’USFP a été également victime parce qu’il n’a pas distribué de l’argent. Et comme lui, d’autres partis ont perdu leurs meilleurs cadres à cause de ces pratiques. Bref, beaucoup de têtes sont tombées. Les meilleurs cadres et juristes sont restés en dehors du Parlement. Nous allons avoir un Parlement vide parce qu’il ne regroupe que des notables. Nous ne reconnaîtrons plus les partis et leurs programmes politiques dans les nouveaux parlementaires. Des élus qui ne sont là que pour défendre leurs propres intérêts. L’argent a fait que nous aurons un Parlement vide, beaucoup plus vide que celui sortant.

Comment voyez-vous l’après-élections ?
Nous sommes dans une démocratie et naturellement comme dans toute démocratie, c’est du premier parti, qui est aujourd’hui l’Istiqlal, qu’il faudra choisir le Premier ministre. Et c’est constitutionnellement au Souverain que revient la nomination du Premier ministre. Quand celui-ci sera désigné, nous verrons. Dans tous les cas, le PJD assumera ce choix. Pour le moment, tout le monde attend. Nous au PJD, nous respirons normalement, mais il y a d’autres partis qui retiennent leur souffle

Y a-t-il une possibilité d’alliance entre le PJD, l’Istiqlal et le MP pour la formation du prochain gouvernement ?
Ce n’est pas exclu, en théorie, mais en pratique, nous verrons. Beaucoup de gens parlent de la Koutla et même de la reconduction du gouvernement sortant, nous au PJD, nous sommes une force calme. Nous attendons. Et même si nous ne faisons pas partie du futur gouvernement, et seront amenés à rester dans l’opposition, nous garderons notre force. Et cela, contrairement à certains partis qui sont contraints à rester dans le gouvernement parce que sinon, ils risquent de perdre leurs notables.

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