ALM : Comment évaluez-vous vos chances de candidat MP à Ouarzazate ?
Essaïd Ameskane : Mon absence pendant cinq ans à Ouarzazate a fait sentir, d’une manière très forte, aux gens qu’il y a eu un vide. Ils ont constaté, pendant quatre législatures, que j’étais quand même un député actif, toujours présent, à l’écoute de leurs revendications … Au moment où j’étais député, et ministre des Transports, j’ai souvent profité de mes relations avec les responsables au niveau central pour aider Ouarzazate et Zagoura. J’étais au service de cette région longtemps oubliée, sans équipement de base, sans vision stratégique d’avenir, sans évaluation de ses potentialités économiques … J’ai contribué à mon niveau à promouvoir la destination Ouarzazate, qui est aujourd’hui mondialement connue. Aujourd’hui, après 5 ans d’absence, les gens réalisent l’importance de ce que j’ai fait. Il y a une vingtaine de candidats de différents partis. C’est à chacun de voir lui-même s’il a les capacités intellectuelles pour légiférer, contrôler l’argent public, jouer un rôle dans la diplomatie parlementaire … C’est à chacun de mesurer les défis à relever par notre pays. Le Maroc doit avoir sa place dans ce village planétaire. Et sans institutions fortes, il ne peut occuper les meilleures places.
Quels sont vos meilleurs atouts pour ce scrutin ?
J’ai déjà un passé et, je crois, un bilan positif dans la région de Ouarzazate. Je vais défendre les intérêts de ma région, profiter de ma qualité de représentant de cette région pour jouer un rôle local, dans le cadre de la coopération internationale, les projets de l’Etat …
Le Mouvement populaire va-t-il couvrir toutes les circonscriptions électorales ?
On a couvert toutes les circonscriptions, ou presque. Il y a des circonscriptions où on n’a certes pas présenté de candidats. Par exemple, à Boujdour, le MP n’a pas proposé de candidats parce qu’il y a deux sièges seulement, et ils sont gagnés traditionnellement par deux partis connus, à savoir le parti de l’Istiqlal et l’Union constitutionnelle. Il en va de même pour Tan Tan, où l’on vote traditionnellement pour le RNI et l’Istiqlal. On n’est donc pas obligé de nous aventurer partout. Mais le MP a de fortes chances d’avoir le plus grand groupe du Parlement, malgré la fusion de ses trois composantes, sachant bien que le MP présentait auparavant trois candidats, au lieu d’un seul aujourd’hui.
Le jugement du maire MP de Rabat, Omar El Bahraoui, ne risque-t-il pas de pénaliser vos chances ?
Au contraire. Nous savons très bien qu’à travers tout le Maroc certains candidats sont déjà en campagne électorale. Et je crois que la presse a parlé de pas mal de cas. Comme nous l’avons officiellement déclaré au niveau du secrétaire général et au niveau de moi-même qui est le porte-parole du MP, nous constatons cela comme une injustice envers le MP. D’ailleurs, le tribunal a été correct dans cette affaire. Il n’y a pas de preuves contre Omar Bahraoui. Ce n’est ni un terroriste ni quelqu’un qui touche à la sécurité du pays. Ce qui est certain, c’est que cette affaire a dopé la popularité de M. Bahraoui et du MP. J’en veux pour preuve les marches qui ont été organisées au niveau de Rabat le jour du jugement de M. Bahraoui. Le MP est un acteur politique qui a des empreintes à travers l’histoire du Maroc depuis 1958. Et c’est un parti qui est décidé à continuer de défendre les intérêts de ce pays, jouant un rôle de modérateur pour tout ce qui est amazigh, sans oublier cet islamisme orchestré pour une raison politique.