Politique

Le PI et l’USFP sortent les grands moyens

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Si ce n’est pas la mobilisation générale, c’est ce qui y ressemble le plus. C’est en tout cas ce à quoi ont appelé le comité exécutif du parti de l’Istiqlal et le bureau politique de l’USFP lundi à Rabat dans un mémorandum conjoint.

Les termes du document signé au siège de l’USFP ne laissent aucun doute sur l’intention des deux partis à mener de grandes manœuvres contre l’équipe d’Abdelilah Benkirane. Il y est en effet question d’engager un dialogue national sur la «déplorable situation politique, économique, sociale et culturelle qui prévaut à l’heure actuelle en instituant un véritable débat de fond avec les militants de base».

En clair, les deux partis veulent faire participer leurs affiliés dans les régions à la réflexion critique sur les grands problèmes actuels et, à l’opposition au gouvernement la plus déclarée, sous la houlette des instances centrales. Celle de la cellule conjointe de suivi notamment, étant donné qu’elle sera chargée de la collecte et de la mise en forme des doléances récoltées.

Mais la mobilisation à laquelle les deux partis appellent et qui va prendre forme par l’organisation d’une caravane qui sillonnera l’ensemble du territoire national et «dont le programme sera annoncé prochainement», ne se limitera pas à leurs seuls militants, mais englobera également les centrales syndicales, les jeunes et les femmes. Car outre les doléances inspirées par le vécu journalier, le dialogue national tel que le perçoivent l’USFP et le PI devra également porter  sur le rythme et la nature des mesures d’application des dispositions de la Constitution –  application jugée bâclée – , sur les lois organiques et, aussi, sur la «mise à l’écart du Parlement par Abdelilah Benkirane».

Autant Hamid Chabat que Driss Lachgar se sont insurgés contre la décision du chef de gouvernement tendant à considérer que seules les propositions des élus de la Nation adoptées en «Conseil ministériel sont susceptibles de discussions». Elle a été jugée «réductrice du rôle législatif du Parlement» au point que le premier secrétaire de l’USFP l’a qualifiée de réel danger pour la démocratie parlementaire instituée par la Constitution.

Un avis auquel a adhéré pleinement le secrétaire général du parti de l’Istiqlal qui a tenu à maintes reprises à affirmer au cours de la réunion qu’entre lui et son allié,  la communion de pensée est telle que «les déclarations de l’un engagent l’autre». Et il a ajouté: «Notre feuille de route est claire. Je suis d’accord avec tout ce qu’a dit Driss Lachgar».

Cependant, pour lui le dialogue national qui sera initié dans les régions et avec les syndicats, les femmes et les jeunes n’est qu’un début. Il a donc appelé à «institutionnaliser la concertation entre les deux partis alliés en prévoyant une réunion mensuelle entre leurs directions, au cours de laquelle ils feront le point». Car l’heure est grave, a-t-il précisé, et les enjeux vitaux puisqu’il s’agit rien de moins que de «combattre la corruption». Les choses se sont tellement dégradées sous le gouvernement en place que non seulement la Constitution de 2011 a été vidée de son contenu, mais encore qu’on en est revenu à celle de 1996, a-t-il ajouté.

Le mémorandum conjoint prévoit cinq axes d’action. Le premier prévoit une concertation pérenne entre les centres et les périphéries par l’institution d’un dialogue global portant tout à la fois sur les questions politiques, économiques, sociales et culturelles. Le deuxième invite à la création d’institutions de femmes et de jeunes afin de coordonner le dialogue dans la perspective de l’adoption d’une position commune.

Le troisième prône l’unification des positions sur tous les problèmes à l’échelon territorial en y associant non seulement les annexes, mais encore les collectivités locales, les Chambres professionnelles…

Le quatrième axe promet un appui de tous les instants aux militants et aux cadres régionaux et le cinquième appelle à une mobilisation de tous en vue du défilé monstre qui sera organisé le 1er mai. Les syndicats sont en effet un des acteurs essentiels de la nouvelle stratégie.

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