Il y a du mouvement dans les mairies de Casablanca et Fès. Si le conseil de la ville de Casablanca, dirigé par le Parti de la justice et du développement (PJD), a été le premier à suspendre quelques fonctionnaires, la mairie de Fès, également contrôlée par le parti de la lampe, a pris la même décision. Il existe tout de même un flou concernant ces décisions. Si certaines sources au sein des deux mairies ont évoqué des suspensions de plusieurs fonctionnaires, les élus du PJD se sont empressés d’affirmer qu’il s’agit plutôt d’une simple opération de redéploiement ou un mouvement de mutation dans certains services.
Une chose est en tout cas sûre. Les nouveaux maires PJD dans ces deux grandes villes semblent décidés à en finir avec l’héritage de leurs prédécesseurs. C’est le cas à Fès où Idriss Al Azami a pris d’un coup plusieurs décisions concernant certains hauts fonctionnaires dans le conseil de la ville. Les changements ont concerné des secteurs clés comme l’eau, l’électricité et la propreté ainsi que les abattoirs de la ville.
Selon Omar Fassi Fihri, adjoint du maire de Fès, «ces changements étaient nécessaires puisqu’ils viennent en prévision de la mise en œuvre du plan de développement de la ville élaboré par la nouvelle équipe dirigeante de la ville». Fassi Fihri, dans une critique à peine voilée de la gestion de l’équipe sortante dirigée par Hamid Chabat, a ajouté que «la situation auparavant n’était pas à la hauteur des attentes des habitants de la capitale et que les changements effectués au niveau de l’organigramme des services de la mairie sont de nature à apporter une touche positive au fonctionnement du conseil de la ville». Auparavant, c’est à Casablanca que les premiers changements au niveau plusieurs services de certains arrondissements avaient eu lieu.
Contrairement à Fès, les élus du PJD se sont surtout intéressés aux services d’urbanisme à Casablanca. Ce ne sont pas de simples mutations mais des suspensions qui ont été prises à l’encontre de certains fonctionnaires. Abdelmalek Lkhili, adjoint du maire de la métropole, a qualifié ces suspensions de simples mesures préventives. «Les décisions prises sont destinées à aller vers une moralisation du service administratif», avait-il fait savoir. Ce dernier qui préside l’arrondissement de Ain Chock à Casablanca, a annoncé que 16 fonctionnaires sont concernés.
Les agents en question assumaient jusqu’ici des missions de contrôle des chantiers en construction. Reste à savoir si les deux maires de Casablanca et de Fès vont s’arrêter à ce niveau ou bien d’autres mesures seront prises dans l’avenir. Pour le moment, Abdelaziz El-Omari, président du conseil de la ville de Casablanca, et Idriss Al Azami, maire de Fès, sont pris par une bataille liée aux budgets des deux villes respectives. Des budgets qui ont été rejetés par le ministère de l’intérieur.