Politique

Le projet d’autonomie, un espoir de mettre fin à un calvaire de 40 ans

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ALM : Cela va faire 7 ans que le Maroc a présenté son projet d’autonomie aux Nations Unies, pourtant le processus de son approbation peine à voir le jour. Quelle en est la raison?
 

Lahcen Mahraoui : La raison en est le manque de volonté politique chez les adversaires de notre intégrité territoriale et par conséquent leur refus de s’engager de façon sérieuse dans des négociations sur la base de ce projet d’autonomie présenté par le Royaume du Maroc aux Nations Unies depuis le 11 avril 2007, projet pour lequel notre pays est félicité depuis par le Conseil de sécurité dans toutes ses résolutions relatives à ce conflit régional.

Que peut apporter l’autonomie aux populations sahraouies ?

Par cette initiative d’autonomie, le Royaume du Maroc garantit à tous les Sahraouis à l’extérieur comme à l’intérieur toute leur place et tout leur rôle, sans discrimination ni exclusive, dans les instances de la région.

Les populations du Sahara géreront elles-mêmes et démocratiquement leurs affaires à travers des organes législatif, exécutif et judiciaire dotés des compétences exclusives. Elles disposeront des ressources financières nécessaires au développement de la région dans tous les domaines et participeront, de manière active à la vie économique, sociale et culturelle du Royaume.

Quelles seront les compétences de la région autonome du Sahara ?

Dans le respect des principes et des procédures démocratiques, les populations de la région autonome du Sahara, agissant par l’intermédiaire d’organes législatif, exécutif et judiciaire, auront dans les limites territoriales de la région autonome la compétence notamment dans les domaines de l’Administration locale, police locale et  juridictions de la région, développement économique, planification régionale, encouragement des investissements, commerce, industrie, tourisme et agriculture, budget et fiscalité régionale, Infrastructures, eau, électricité, travaux publics et transport, social, habitat, éducation, santé, emploi, sport, sécurité et protection sociale, etc.

Quelles compétences conservera l’Etat dans la région autonome du Sahara ?

L’Etat conservera la compétence exclusive, notamment sur les attributs de souveraineté (drapeau, hymne national et monnaie), les attributs liés aux compétences constitutionnelles et religieuses de Sa Majesté le Roi, Commandeur des Croyants et garant de la liberté du culte et des libertés individuelles et collectives, la sécurité nationale, la défense extérieure et l’intégrité territoriale, les relations extérieures et l’ordre juridictionnel du Royaume.

Quels sont les échos de ce projet ressentis dans les camps de Tindouf ?

Ce projet a eu des échos très positifs au sein des populations dans les camps de Tindouf. C’est pour ces populations enfin une perspective heureuse et un espoir de finir un calvaire dans lequel elles ont vécu pendant 40 ans.

Comment réagissent les dirigeants algériens et du Polisario à ces échos en faveur du plan d’autonomie dans les camps de Tindouf ?

L’adhésion à ce projet d’autonomie ne peut pas être faite à visage découvert par crainte de représailles des responsables du Polisario et de l’armée algérienne. Depuis 2007, l’état algérien et les dirigeants du Polisario mènent  une guerre sans merci  contre ce projet d’autonomie et au lieu de s’engager dans des négociations politiques sérieuses pour mettre fin à ce différend régional, ils font diversion tantôt en évoquant la question des droits de l’Homme, tantôt l’exploitation des ressources naturelles.

Une autre guerre d’intimidation est menée au sein des camps des Sahraouis à Tindouf pour éviter toute expression ou manifestation d’adhésion à ce projet d’autonomie. Pour que cette intimidation réussisse, le châtiment doit être exemplaire et doit varier entre  l’exil dont a été victime un des responsables sécuritaires du Polisario (Mustapha Salma ould Sidi Mouloud) qui  a osé dire qu’il est pour ce projet d’autonomie et la liquidation physique dont ont été victimes des jeunes Sahraouis le 5 janvier 2014.

Il s’agit de Khatri  Hammedha Khandoud et Mohammed Aliyenne Abbih tués par des balles tirées délibérément par  l’armée algérienne et Moichan Salek Boujemaa gravement blessé lors de cette même attaque.

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