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Le retour du Maroc à l’UA, clé de voûte de la coopération Afrique-UE

© D.R

Un intérêt particulier accordé au Royaume à la session annuelle du Globe’s Forum

L’Afrique a eu son mot à dire au Parlement européen. Les participants à la session annuelle du Globe’s Forum, tenue les 23 et 24 novembre à Bruxelles, ont écouté avec grand intérêt les doléances et aspirations du continent. «Listen To Africa» est le grand titre de cette manifestation, initiée par l’Organisation internationale des médias africains (OIMA).

L’ambition étant d’engager le débat autour des problématiques qui touchent le continent et fournir aux décideurs des pistes de réflexion quant aux perspectives de développement. «Nous initions à travers cet événement la réflexion autour des solutions à venir. Nous ambitionnons d’éclairer les décideurs dans leurs choix au service de l’investissement, de la paix et de la sécurité en Afrique», déclare Kaoutar Fal, présidente de l’OIMA. Cet événement, qui a rassemblé des personnalités de divers horizons issues d’Afrique, d’Europe et pays du Golfe, intervient à la veille du 5ème Sommet Union Africaine-Union européene dont les travaux débuteront mercredi 29 novembre à Abidjan. Le contexte est également particulier compte tenu du grand retour du Maroc au sein de l’institution africaine marquant ainsi un nouveau tournant dans l’histoire politique et économique du continent. Le Globe’s Forum a accordé une attention particulière au Royaume en promouvant l’intégrité territoriale du Maroc par l’hommage rendu à la région de Dakhla.

L’accent a également été mis sur le rôle prépondérant que joue le Royaume dans la relation triangulaire Maroc-Afrique-UE. Une contribution qui sera davantage consolidée par le retour du Royaume à l’Union Africaine. «Ce retour marque un renouveau dans la coopération régionale. L’Union européenne le considère comme un gage de crédibilité et d’efficacité», apprend-on de Gilles Pargneaux, président du Groupe d’amitié Maroc-UE. Et comme le Globe’s Forum est une plate-forme de partage d’expérience, le Maroc, représenté par Ahmed Reda Chami, ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, a dévoilé sa vision de l’Afrique de demain. Un avenir qui devrait puiser son essor dans l’industrialisation. «L’industrialisation de l’Afrique est la plus importante des priorités que nous avons aujourd’hui», précise M. Chami. Le défi pour l’Afrique consiste à réussir la transformation de son économie de façon durable et inclusive.

Le potentiel y est, il faut juste activer cette transformation structurelle. Pour ce faire, Ahmed Reda Chami invite l’Europe, premier continent concerné par le développement de l’Afrique, à penser à un plan Marshall au profit du continent. «Là bien sûr l’apport des grandes entreprises, à travers l’investissement direct étranger, s’avèrera extrêmement important», précise-t-il. Rappelons que sur les six dernières années l’Afrique a fait preuve d’un dynamisme indéniable et de résilience. Sa croissance a emprunté une trajectoire ascendante au moment où les économies mondiales affichaient un essoufflement de leurs économies.

Le continent est aujourd’hui une destination qui attire l’attention de grandes institutions. Des puissances émergentes comptent y investir. Pour exploiter ce moment, l’Afrique devrait consentir davantage d’effort pour améliorer son climat des affaires, améliorer sa gouvernance et renforcer ses institutions pour pouvoir absorber les mutations et mettre en place le processus d’industrialisation.

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Le leadership africain du Maroc, un gage de prospérité pour les Européens

Questions à Gilles Pargneaux, président du Groupe d’amitié Maroc-UE

ALM : Vous avez qualifié de bonne nouvelle le retour du Maroc à l’Union Africaine. En quoi ce retour servirait-il la relation triangulaire Maroc-Afrique-Union européenne ?

Gilles Pargneaux : Indéniablement le Maroc tient une place particulière dans sa relation avec l’Europe. Il est le premier pays du Maghreb et de l’Afrique à avoir obtenu, depuis des années, un statut avancé. Nous disposons des échanges économiques en matière générale et particulièrement en agriculture et pêche qui se développent non seulement de façon bilatérale avec certains pays comme la France ou l’Espagne mais aussi avec l’ensemble de l’institution européenne. De ce fait il est très important aujourd’hui que nous puissions nous, Européens, permettre au Maroc de prendre ce leadership en réintégrant l’Union Africaine. Un leadership non seulement dans le domaine des énergies renouvelables et lutte contre les changements climatiques mais aussi dans les domaines de sécurité et de lutte contre la migration. Il est nécessaire que pour les années à venir nous puissions développer des relations plus étroites entre l’Europe, le Maghreb et l’Afrique sur l’ensemble de ces domaines que j’ai indiqués et qui seront abordés cette semaine au sommet Union européenne- Union Africaine à Abidjan. En tant que président du Groupe d’amitié entre l’Union européenne et le Maroc, je le précise encore une fois : C’est parce qu’on permettra au Maroc de développer cette place de leadership que demain la prospérité et le développement économique des Européens se fera grâce au développement du continent africain et grâce au leadership qu’assurera le Maroc.

Le Parlement européen a adopté récemment la nouvelle stratégie Europe-Afrique. Quels sont les grands axes de cette feuille de route?

La vision étant de réorienter le partenariat entre l’Union européenne et l’Union Africaine sur les domaines de développement économique. Ce plan est également lié à la gouvernance des pays africains, à la résolution de la problématique migratoire et puis un grand plan de développement des énergies renouvelables. Vous savez qu’au cours de ce 20e siècle les pays qui ont eu leur sous-sol de pétrole ont leur or noir. L’Afrique et le Maghreb doivent prendre conscience que le solaire, l’hydraulique, l’éolien et le bois représentent en ce 21e siècle l’or vert du continent africain

Quelles sont les perspectives de cette coopération Europe-Maroc ?

Nous avons un certain nombre de groupes de travail qui ont été mis en place sur les domaines des énergies renouvelables, la sécurité et l’immigration. Des problématiques qui sont à résoudre en priorité. Au niveau de la migration, le Maroc a reçu dernièrement 26.000 demandes de migrants africains pour régulariser leur situation. Ce sont les chiffres qui ont été donnés récemment par Driss Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme. Nous voyons bien que l’immigration est non seulement mortifère pour les pays africains concernés mais également pour la cohésion de l’Union européenne et puis mortifère pour ces jeunes qui meurent ou en Méditerranée ou dans le Sahara. De ce fait, la résolution de la problématique migratoire du Royaume ne peut se faire que grâce à une coopération avec l’Union Européenne.

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