28 experts nationaux et internationaux indépendants ont fait part de leur point de vue sur le potentiel de la jeunesse dans la politique et la force de proposition qu’elle peut apporter au développement.
Ils étaient plus de 3.000 jeunes à participer à la première université d’été du parti du Rassemblement national des indépendants (RNI). Venus des 12 régions du Maroc et même de l’étranger, les jeunes du parti se sont retrouvés pour proposer leurs idées devant les cadres du parti présents lors de cette première édition sous le thème «La jeunesse entre la valeur de liberté et l’esprit de responsabilité». L’événement s’est déroulé, les 8, 9 et 10 septembre 2017 à Marrakech. 28 experts nationaux et internationaux indépendants ont fait part de leur point de vue sur le potentiel de la jeunesse dans la politique et la force de proposition qu’elle peut apporter au développement. Dans ce sens, Aziz Akhannouch, président du RNI, s’est adressé à la jeunesse en l’incitant à participer activement à la vie politique.
Avec seulement 1% des jeunes marocains qui sont inscrits dans les partis il y a de quoi s’inquiéter à propos de la désaffection des jeunes à la politique. Une situation que le parti de la colombe considère comme un défi et ambitionne dans ce sens de tout faire pour intégrer le plus de jeunes afin de contribuer au développement du pays. Le président du RNI a appelé ses troupes à créer un cercle vertueux afin d’avoir un effet concret et positif sur la jeunesse marocaine. Dans un discours clair et sans ambages, M. Akhannouch a souligné que les défis qui attendent le Maroc sont importants et que le développement du pays ne peut se faire sans la contribution de sa jeunesse. Selon le président du parti la création de cette première université d’été est certes un évènement, néanmoins elle ne constitue pas en soi un objectif. En sa qualité de président du RNI, Aziz Akhannouch a exprimé la volonté de son parti de donner l’opportunité aux jeunes pour être les décideurs de demain dans une perspective « d’empowerment ». Cette initiative conduira vers le pacte social qui est en cours de préparation. En outre, le président du RNI a expliqué que les jeunes sont amenés à faire part de leurs propositions qui seront intégrées dans ce que l’on appelle le pacte social. Ce dernier serait défendu et soutenu par les membres du parti. Pour ce faire, le chef du parti a appelé les jeunes à renforcer leur présence à tous les niveaux.
Par ailleurs, le président du RNI est revenu sur les événements d’Al-Hoceima en déclarant à ce propos que les revendications de la population de la région sont justes et qu’il sera toujours à l’écoute des demandes des citoyens. Sans fioritures, le président du parti a également abordé la question de la violence souvent imputée à la jeunesse marocaine. Aziz Akhannouch a souhaité mettre une mise au point évoquant que les quelques tristes événements qui ont pointé du doigt la jeunesse marocaine, l’accusant de déchéance, de violences, de maltraitance à l’égard des femmes, et de délinquance ont profondément blessé les Marocains. La marginalisation et l’exclusion de certains jeunes ont suscité chez eux un sentiment de haine et les ont poussés vers la radicalisation, tombant ainsi sous le grappin d’un discours qui appelle à commettre des actes sans rapport avec la culture, l’éducation, la religion ou les valeurs dont sont imprégnés les Marocains. Une situation qui incombe à l’absence d’encadrement, du vide intellectuel et spirituel. Un problème qui doit être résolu une fois pour toute selon le chef du RNI. Il explique qu’il n’y a plus de temps à perdre dans l’analyse et les lamentations. «Il faut agir pour ne plus permettre à ce genre d’événement de détruire la jeunesse marocaine ou de réduire la confiance de la jeunesse dans l’avenir», a-t-il souligné. Pour ce faire, la responsabilité d’accompagner les jeunes incombe à toutes les forces du pays, institutions, parents, acteurs associatifs, société civile et acteurs politiques. Dans ce sens l’image attribuée à tort à la jeunesse marocaine doit être changée car les jeunes disposent certainement d’un potentiel de créativité et d’innovation pouvant être une force de proposition pour le développement du pays. Dans cette perspective, M. Akhannouch a déclaré : «Nous devons avoir le courage d’écouter les critiques et d’accueillir les propositions et reconnaître le rôle des jeunes dans la construction de l’avenir». Dans cette optique, le président du RNI a également attiré l’attention sur le danger extérieur que court le Maroc, ce qui nécessite plus de vigilance. Dès lors, selon lui, les jeunes doivent participer aux débats à propos des grandes affaires du pays et défendre les intérêts du Maroc.
Développer le capital culturel
Les jeunes devraient enrichir leur capital culturel selon Aziz Akhannouch. Dans son allocution, il incite les jeunes à lire l’histoire du Maroc et s’inspirer des grands hommes politiques à travers leurs écrits. Il évoque à cet égard Allal El Fassi, Abderrahim Bouabid, Saad Eddine El Othmani, Abderrahmane El Youssoufi, M’hamed Boucetta, Ali Yaata, Charles de Gaulle, Winston Churchill, Léopold Sédar Senghor… Tout cela est passible de permettre aux jeunes de dégager des idées qui pourraient profiter à notre pays. Il invite également les jeunes à interagir sur les réseaux sociaux. Le président du RNI a par ailleurs souligné que cette première université vise a préparer une jeunesse censée continuer le processus de développement. «Votre rôle est d’être une jeunesse responsable et impliquée dans la gestion des affaires publiques», a-t-il souligné.
Dans ce sens, il a appelé à confronter le discours négatif et destructeur par un discours positif et véhiculer l’espoir sur le terrain. Il est à signaler que cette journée a été poursuivie par un échange fructueux lors des ateliers entre les ministres et les jeunes du parti pour discuter de l’avenir du pays. De son côté le président de la Confédération nationale de la jeunesse, Youssef Chiri, a souligné que «commencer un nouveau travail est basé sur une approche participative entre les jeunes de tous les régions du Maroc de Tanger à Lagouira. Pour atteindre nos objectifs, il faut d’abord former les jeunes. C’est pour cette raison que nous avons tenu cette université, c’est un espace de partage d’idées et d’expériences entre les jeunes du Maroc et les jeunes du RNI». Il a aussi expliqué que c’est aussi une occasion pour renforcer les compétences et les connaissances dans les différents domaines, en particulier les domaines qui peuvent contribuer au développement de notre pays.
[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Rachid Benzine livre sa lecture sur la liberté des jeunes
Présent lors de la première université du RNI, Rachid Benzine, enseignant franco-marocain, a participé au débat à travers son regard de politologue. Il a ainsi confié: «J’ai participé en tant qu’intellectuel. On me demande souvent en France et notamment dans les organisations politiques ou dans les organisations associatives de donner mon point de vue à propos de cette problématique sur laquelle j’ai travaillé, notamment la question de l’émancipation. Plutôt que de parler de la liberté qui est un concept flou, il faut parler d’abord de l’émancipation pour que les jeunes arrivent à s’émanciper.
Les sociétés produisent des aliénations et il y a des émancipations de la conscience, il y a aussi des éléments au niveau économique. Il s’agit aussi de travailler sur l’émancipation politique et économique. Toutefois, l’émancipation ne signifie pas qu’on ait plus d’attaches. Au contraire, un individu émancipé est quelqu’un qui reconnaît ses attaches. Il y a une forme de gratitude et de reconnaissance et seul l’individu qui va dans cette idée de gratitude peut être véritablement émancipé». Quant à sa lecture concernant les tristes événements de violence qui ont secoué l’esprit des Marocains récemment, Rachid Benzine a souligné : «Vous savez, aujourd’hui les pays sont jugés sur trois choses, sur les minorités religieuses, sur les minorités sexuelles et la place des femmes. Lorsque par exemple une femme n’est pas dans une assemblée vous vous privez de la moitié de l’humanité».
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