Le RNI sonne la rentrée politique sur la «Voie des réalisations»

Protection sociale, santé, éducation… A Marrakech, le parti réaffirme ses priorités, défend son bilan et affirme sa détermination pour garder le cap en toute confiance

Le format reste le même : une tournée à travers les régions, au contact direct avec les citoyens, pour dresser le bilan des réformes et rappeler les engagements. Mais à Marrakech, le RNI a voulu plus qu’une simple reprise. Le parti s’est efforcé de donner à cette étape la tonalité d’un redémarrage politique après l’été, marqué par des débats parfois vifs et une actualité sociale dense. D’où un discours assumé : la rentrée ne se subit pas, elle se construit.

Des thèmes récurrents mais incontournables
Bien entendu, les incontournables thématiques « classiques » du road trip étaient au menu : protection sociale, généralisation des aides directes, pouvoir d’achat, santé, éducation, emploi. Autant de sujets qui ont constitué depuis quatre ans la colonne vertébrale de l’action gouvernementale et qui continuent d’occuper le terrain politique et social. Le RNI a choisi de marteler ses priorités, convaincu que la constance est un gage de crédibilité auprès de l’opinion.

Un message politique clair : La résilience
Cependant, cette étape a aussi été l’occasion d’adapter le discours à l’air du temps. L’ambiance de rentrée, faite d’attaques répétées de l’opposition et d’un climat social parfois tendu, a imposé un ton plus ferme. Droits dans leurs bottes, les cadres du parti — ministres, élus, responsables locaux — ont parlé d’une seule voix : les polémiques et les attaques, aussi agressives soient-elles, ne détourneront pas le RNI de sa trajectoire ni n’entameront sa détermination. Ce leitmotiv a traversé toutes les interventions, du président Aziz Akhannouch aux élus régionaux, donnant à l’étape un caractère de mobilisation générale.

L’heure du bilan et de la projection
« Le RNI a œuvré de manière continue au cours des quatre dernières années afin de consolider la présence des programmes gouvernementaux et d’assurer la pérennité des réformes », a déclaré Aziz Akhannouch. Avant d’ajouter : « La phase actuelle exige une mobilisation collective pour parachever les chantiers engagés, à une année de la fin du mandat gouvernemental ». Le ton est donné : l’heure est autant au bilan qu’à la projection vers l’achèvement du programme gouvernemental, avec l’idée de montrer que les engagements de 2021 n’ont pas été dilués en chemin.

Les hôpitaux et les écoles au cœur de la rentrée
Contexte oblige, les dossiers sensibles de la santé et de l’éducation ont occupé une place particulière. Aziz Akhannouch a rappelé que son gouvernement en avait fait « un axe central des politiques publiques », considérant qu’ils constituent la base de toute dynamique de justice sociale et de réduction des disparités territoriales. À Marrakech, la mise en avant de ces deux priorités a pris une valeur symbolique : d’un côté, la réforme profonde du système de santé, avec l’extension de la couverture médicale et la refonte au pas forcé de la gouvernance hospitalière ; de l’autre, la transformation de l’école publique, avec de nouveaux programmes, l’amélioration des infrastructures et la revalorisation du métier d’enseignant, le tout dans le cadre plus global d’une réforme assurément en rupture avec le passé, en l’occurrence « les écoles pionnières ». Ces deux chantiers, sensibles mais structurants, sont incontestablement devenus les marqueurs d’une volonté de long terme.

Un cap assumé malgré les turbulences
En filigrane, le message du RNI était clair : le parti entend rester, jusqu’à la dernière minute de ses responsabilités, concentré sur son agenda de réformes, sans se laisser happer par les turbulences. La répétition des attaques politiques n’est pas perçue comme un danger, mais presque comme une confirmation que le parti avance. Cette posture de résilience, mise en avant par les orateurs, est de nature à rassurer la base militante tout en envoyant un signal de constance à l’opinion publique.

Une rentrée sous le signe de la confiance
En choisissant Marrakech-Safi pour relancer son road trip, le RNI a aussi voulu envoyer un message territorial. Cette région, riche en contrastes, combine un fort dynamisme économique et des poches de fragilité sociale. Elle incarne ainsi à elle seule l’ambition du parti : conjuguer croissance et justice sociale, modernité et équité territoriale. C’est là toute la promesse de la «Voie des Réalisations ».
À un an de l’échéance électorale, le RNI joue sa crédibilité sur sa capacité à transformer les réformes en résultats tangibles. La rentrée de Marrakech-Safi n’était donc pas seulement une étape régionale: c’était une démonstration politique. En revendiquant constance et résilience, le parti de la colombe veut rappeler qu’il reste maître de son agenda et qu’il entend aller au bout du mandat, sans fléchir ni dévier. La «Voie des Réalisations » est plus qu’un slogan : c’est désormais le test ultime de ses engagements de 2021.