Politique

Le syndicat du PJD hausse le ton contre Benkirane

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L’UNTM est probablement le dernier syndicat à prendre position sur le dossier épineux de la réforme des retraites. Et Pour cause, l’Union nationale du travail au Maroc est le relais syndical du PJD (Parti de la justice et du développement) qui dirige le gouvernement. Le secrétaire général de l’UNTM n’est autre d’ailleurs que Mohamed Yatim, député et membre du secrétariat général du parti.

C’est sans nul doute pour cette raison qu’au moment où les autres centrales syndicales ont choisi la grève pour s’opposer à la réforme paramétrique de la retraite, l’UNTM, dont les responsables ne pouvaient plus rester muets sur le sujet plus longtemps, ont choisi d’adresser au chef de gouvernement un mémorandum.

Dans ce document les responsables du syndicat prennent leur courage à deux mains et refusent à leur tour la réforme paramétrique du gouvernement. Sans aller vers une attaque frontale, Mohamed Yatim & co se sont débrouillés dans le mémorandum pour rejeter la réforme basée en gros sur le rallongement de l’âge de départ à la retraite, l’augmentation des cotisations et la diminution des pensions, à coup de tournures et phrases diplomatiques.

L’UNTM parle ainsi de mesures «sévères» qui pourraient être plus soft. «Il est vrai que la réforme est vitale pour la pérennité de notre système de retraite et que tous les acteurs concernés doivent de ce fait participer au débat dans le cadre d’une approche responsable. Mais les propositions gouvernementales mises sur la table aujourd’hui sont sévères», affirme Abdessamad Lamrimri, secrétaire général adjoint de l’UNTM. Pour ce dernier, le caractère sévère de la réforme paramétrique peut être diminué jusqu’à devenir acceptable pour tout le monde. Comment ? La solution est toute simple pour les responsables du bras syndical du PJD.

Il suffirait, selon eux, de réduire la durée de la réforme paramétrique. «Le gouvernement affirme que ces mesures vont soulager les caisses de la CMR jusqu’en 2022 à travers les quatre mesures concernant notamment l’âge, le calcul de la pension et les cotisations.

Nous pensons à l’UNTM qu’il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’en 2022 et qu’on pourrait prévoir un plan de sauvetage valable jusqu’en 2019 ou 2020 avec une mesure paramétrique forcément moins sévère», ajoute Lamrimri, qui pense cependant que la réforme ne doit pas être retardée plus longtemps au risque de mettre en péril tout le système de retraite. «Si la réforme paraît aujourd’hui très douloureuse, c’est parce que les gouvernements précédents n’ont pas eu le courage nécessaire pour prendre les décisions qui s’imposent aux moments opportuns.

On aurait pu amorcer la réforme en 1999 ou encore en 2006, mais à chaque fois elle a été repoussée pour des considérations politiciennes ou électoralistes», conclut-il. Reste maintenant à connaître la réaction du gouvernement qui n’a plus communiqué sur le sujet depuis la saisine du CESE (Conseil économique, social et environnemental). Les syndicats, qui n’ont pas encore dit leur dernier mot, s’attendent de leur côté à la reprise du dialogue social dans les plus brefs délais.

 

Première grève

Le mouvement syndical et le gouvernement se trouvent déjà dans une logique de confrontation. La majorité des grandes centrales syndicales du pays appelé à des grèves nationales dans la fonction publique. L’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Fédération démocratique du travail (FDT), à travers son aile conduite par Abdelhamid Fatihi, sont déjà passées à l’attaque le 23 septembre dernier.

Alors que ces deux syndicats ont affirmé que le taux de participation, notamment, dans le secteur de l’enseignement a dépassé les 75%, le gouvernement a annoncé qu’à peine 12% des fonctionnaires ont suivi l’appel de l’UGTM et de la FDT.  De leur côté, l’Union marocaine du travail, la Confédération démocratique du travail et la FDT de Abderrahmane Azzouzi, ont également appelé à une grève sans fixer une date pour le moment.

A noter enfin que la tension entre les syndicats et le gouvernement a montée d’un cran lorsque ce dernier a adopté une loi obligeant les enseignants qui arrive à l’âge de la retraite au milieu de la saison scolaire de rester en service jusqu’à la fin de l’année.

 

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