Politique

Législatives 2007 : Les femmes sahraouies entrent en force dans la politique

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Les femmes sahraouies arrivent en force sur les listes nationales des partis politiques. Si elles sont présentes dans l’écrasante majorité des listes féminines, et à des positions éligibles, certaines d’entre elles sont presque assurées de faire partie de la composante féminine du prochain Parlement. C’est notamment le cas pour Gajmoula Bent Ebbi, qui vient d’être désignée pour conduire la liste nationale du PPS devant Amal El Omari, Aïcha El Korch et Charafate Afaylal. Nouzha Skalli, députée sortante, a décidé de retirer son nom de cette liste où elle était placée à la deuxième position. Gajmoula Bent Ebbi reste l’une des figures politiques féminines les plus connues au Sahara. Originaire de la tribu des R’guibate, elle avait occupé le poste de présidente de l’Union féminine du Polisario avant de regagner le Maroc. Lors des dernières élections, elle avait conduit, avec succès, la liste du Mouvement populaire. En 2006, elle a rejoint le PPS dont elle est membre du bureau politique. Une autre députée revient à la charge sur la liste féminine du Mouvement populaire. Zahra Cheggaf, issue de la tribu des Ouled Dlim et originaire de Tata, avait arraché son siège, en 2002, sur la liste de l’UD (Union démocratique).
Une autre députée sahraouie nourrit les mêmes ambitions. Il s’agit de Fatima El Ghali Ellaïli. Cette originaire de Boujdour s’était battue pour se faire une place sous le soleil du RNI (Rassemblement national des indépendants). Proche de Mostafa Mansouri, Fatima El Ghali Ellaïli, issue de la tribu Toubalt, dispute la direction de la liste nationale RNI à l’ex-ministre Najima Tay Tay. En attendant, celle qui fut déjà tête de liste RNI en 2002 et qui exerce en tant que cadre à la Jeunesse et aux Sports, semble occupée à réussir ses examens de troisième cycle en droit.
C’est le même défi que s’était lancée Naïma Errah, mais plutôt pour obtenir un doctorat d’Etat en relations internationales. Cadre du ministère de la Santé à Témara, cette originaire de la tribu Aït Oussa a choisi de rallier les rangs du tout nouveau Renaissance et Vertu (Annahda Wal Fadila) de Mohamed Khalidi. Mme Errah, fille d’une célèbre figure de l’Armée de libération (Fdaili Ould Mohamed Faraji), est pressentie pour diriger la liste nationale de ce parti. Enfin, une autre figure de proue du domaine associatif fait également son baptême de feu politique. Kelthoum El Khyat, membre du Corcas et ex-chargée des relations extérieures de l’Union féminine du Polisario, a été choisie par le PED (Parti de l’environnement et du développement) pour en diriger la liste nationale. Kelthoum El Khyat, issue de la tribu des Izerguyine, avait quitté le Maroc à l’âge de 15 ans pour rejoindre les rangs du Polisario. Aujourd’hui, elle est l’un des témoins de premier ordre des horreurs commises par les séparatistes à Tindouf. Elle en avait fait l’expérience et même au-delà de Tindouf puisqu’elle avait séjourné à Cuba.
La femme sahraouie est fortement présente sur la scène politique locale et régionale. Elle jouit depuis longtemps d’une liberté de parole qui était assez inhabituelle dans la région du Maghreb. Aujourd’hui, elles sont des centaines à s’investir dans l’action associative et beaucoup d’entre elles pilotent, avec succès, des projets programmés dans le cadre de l’INDH. Leur arrivée sur la scène politique nationale ne fera que se renforcer et renforcer une action de proximité dédiée en premier lieu aux aspects sociaux et surtout pour ce qui touche aux femmes et aux enfants. A toutes, il y a un autre dossier qui leur tient à cœur : la situation des femmes retenues dans les camps de Tindouf. D’ailleurs, celles qui se présentent aujourd’hui aux élections avaient sillonné le monde au sein de délégations pour attirer l’attention de la communauté internationale sur le calvaire des populations sahraouies sur le territoire algérien.

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