Les candidats véreux auront la vie dure. C’est ce que promet l’Observatoire national pour le contrôle de l’utilisation de l’argent public aux élections. Cette ONG, qui relève de l’Instance nationale de protection des biens publics au Maroc, se prépare à lancer plusieurs activités de sensibilisation, dont notamment un festival qui aura lieu le 14 juillet prochain à la salle Abdessamad El Kenfaoui, à Casablanca. Contacté par ALM, le responsable de cette ONG, Me Mohamed Tarek Sbaï, a affirmé que ce festival sera l’occasion d’inviter les dirigeants des partis politiques à signer ce qu’il a appelé « un pacte d’honneur du candidat ». Interrogé sur la teneur de ce pacte, M. Sbaï, membre du Barreau de Rabat, a précisé que ce pacte fixera la «la ligne de conduite à adopter par les candidats, appelés à s’abstenir de toute tentative de corruption des électeurs», mettant en garde principalement contre le phénomène de «l’achat des voix et des consciences». Autre clause de ce pacte d’honneur, la déclaration de patrimoine . «Cette clause engage non seulement les candidats aux élections, mais aussi et surtout leurs épouses et leurs enfants», déclare M. Sbaï. «Plusieurs hauts cadres de l’Etat préfèrent aujourd’hui ouvrir des comptes bancaires, au Maroc ou ailleurs, au nom de leurs progénitures pour échapper à tout contrôle éventuel de la part des autorités», fait-il constater. Prenant acte de l’adoption récemment par le Maroc de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la corruption, M. Sbaï formule le souhait que cette initiative «positive» soit accompagnée d’un cadre juridique en mesure de garantir la transparence dans la gestion des biens publics. Dans ce cadre, l’Observatoire compte combler les lacunes contenues dans le projet de loi adopté en invitant les candidats aux élections à signer une clause qui les engage à «considérer la corruption comme une violation des droits de l’Homme». «Les auteurs de toute forme de corruption, à plus forte raison lors des élections, doivent désormais savoir qu’ils ne resteront pas impunis», a-t-il averti, en rappelant les verdicts dont ont écopé plusieurs conseillers lors des élections du 8 septembre 2006 pour le renouvellement du tiers de la deuxième Chambre.
Créé le 7 mars 2007, l’Observatoire national pour le contrôle de l’utilisation de l’argent public aux élections compte également communiquer lors du prochain festival les critères qu’il a établis pour définir les profils des « candidats véreux ».