L’Union des syndicats des fonctionnaires a donné lundi, à Rabat, une conférence de presse dans laquelle elle a expliqué les raisons de son adhésion à l’appel de grève et de grande marche prévus jeudi prochain. L’organisation qui se réclame proche de l’Union marocaine du travail (UMT) dont elle s’est séparée en adoptant le qualificatif Orientation démocratique a appelé ses adhérents à répondre favorablement en masse à l’appel à protester le 6 février à Rabat.
Elle a expliqué que cette action répond à la volonté de l’Union des syndicats de fonctionnaires de défendre les acquis des salariés qu’elle estime de plus en plus menacés par les réformes ainsi que par les mesures d’austérité prises par le gouvernement.
L’Union a en effet considéré que les palliatifs à «la crise qui sévit dans le monde depuis 2008 peuvent être de circonstance qu’ils n’en excusent pas pour autant le fait que ce soit les seuls salariés qui en supportent le poids». Le groupement qui a jugé que les «attaques» contre les acquis de ces salariés sont en train de rogner le pouvoir d’achat du plus grand nombre et, qu’ainsi elles menacent de freiner l’expansion. Il a dans ce contexte critiqué la suspension du dialogue social depuis 2012, «ce qui met en danger la stabilité sociale et la croissance économique». Condamnant la rétractation du gouvernement qui est revenu sur ses engagements inscrits dans l’accord du 26 avril 2011, l’USF a également accusé l’administration de pratiquer la politique des deux poids deux mesures en accordant des augmentations de salaires à des catégories professionnelles privilégiées et en la refusant à d’autres. Les responsables de l’Union ont expliqué que le gouvernement est, entre autres engagements, revenu sur ceux de la création d’une nouvelle échelle dans l’administration publique, l’assurance contre les accidents du travail, la signature de la convention internationale 87 et la modification de l’article 288 du code pénal.
Le syndicat a en outre considéré que les retenues sur salaires opérées par l’administration par mesure de rétorsion contre les fonctionnaires grévistes sont contraires à la loi et au droit de grève, lequel droit est garanti par la Constitution.
Les responsables de l’organisation ont expliqué que bien qu’elles aient totalisé 40 millions de dirhams pour le seul premier tiers de 2013, soit 2 fois plus que pour toute l’année 2012, elles n’ont pas freiné le mouvement revendicatif. L’USF a aussi tiré à boulets rouges sur les principales réformes telles que celles de la Caisse de compensation et des retraites. «Sur les 4,5 millions de salariés que compte le Maroc, seuls 10% bénéficient de la retraite, soit environ 1 million de personnes dans le secteur public et autant dans le privé».
Pour l’organisation, le problème de la retraite est donc «autrement plus complexe que ce qu’en dit la thèse officielle».
Le syndicat qui s’est déclaré avoir été assuré du soutien d’organisations syndicales des secteurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur notamment, s’est dit vouloir participer à la grande marche du 6 février en vertu de sa volonté de conforter l’unité du mouvement syndical et de donner plus de force à son action. «On a tort de nous opposer à l’UMT, notre combat est le même», ont conclu les responsables de l’Union syndicale des fonctionnaires.