Politique

L’Istiqlal, le parti politique de la «troisième voie»

Les racines du parti de l’Istiqlal remontent aux premiers temps de la résistance. Le PI se considère comme l’héritier et le prolongement logique du Mouvement nationaliste. Le parti a été fondé le 10 décembre 1943. Monarchiste, nationaliste et conservateur, l’Istiqlal puise une partie de son idéologie dans le référentiel religieux et salafiste.
En 1956, il constitue le soutien principal et l’ossature du premier gouvernement marocain post-colonial. Les trois années qui ont suivi l’indépendance étaient les plus agitées du parti de l’Istiqlal. Le différend né entre l’aile gauchiste et celle conservatrice ne cessait de s’amplifier et a fini par une scission en 1959 donnant naissance à l’Union nationale des forces populaires (UNFP) sous la conduite de Mehdi Ben Barka.
C’est la seule scission importante qu’ait connue le parti de l’Istiqlal pendant près de 64 ans d’existence. Pendant toute son existence, le parti n’a connu aucune crise interne, ni les problèmes qui secouent régulièrement la plupart des partis politiques marocains. Il a toujours su garder l’image du parti solide et protégé des aléas politiques grâce à une forte cohésion interne. Sa nature explique largement cette réalité. Les observateurs le qualifient facilement de «conservateur, fortement hiérarchisé et centralisé à outrance», bref de «parti fermé».
Une image que rien n’entache. Ce n’est que très récemment que le parti de l’Istiqlal semble avoir été rattrapé par les démons du passé, notamment une phase de son histoire liée à un certain lieu dit « Dar Bricha », dans le nord du Maroc, ce qui a égratigné son image. Celle-ci a également souffert des dommages collatéraux des péripéties que vient de vivre son pendant syndical, l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). À cela s’ajoute les prémices d’une scission, la deuxième après celle de l’UNFP. Certains militants du parti ont, en effet, claqué la porte de cette formation historique pour aller rejoindre d’autres militants qui ont quitté le PJD et d’autres formations et ils ont fini par créer un nouveau parti, le Parti de la renaissance et de la vertu (PRV).
Jusqu’en 1959, date de la création de l’UNFP, l’Istiqlal réunissait tous les courants politiques du Maroc. Le parti a voulu, à plusieurs reprises, réitérer cette situation. Et cela, à travers, notamment, la création de la Koutla nationale en 1970 puis de la Koutla démocratique en 1992 en association avec l’USFP, le PPS et l’OADP.
Le parti de Allal El Fassi qui a toujours fait de « l’égalitarisme économique et social » ou « la troisième voie », son credo et le fil conducteur de son programme politique, s’est distingué lors de son long parcours par des faits d’armes parfois tonitruants. C’est le cas de sa farouche opposition, à la veille des élections de 1963, au Front de défense des institutions constitutionnelles, le FDIC.
Le parti de l’Istiqlal qui, depuis le premier gouvernement de l’indépendance, n’a participé à une formation gouvernementale qu’à partir 1977, en la personne de son secrétaire général de l’époque M’hamed Boucetta, n’a jamais non plus caché son aversion vis-à-vis des partis dits «administratifs».
Aujourd’hui, le parti de l’Istiqlal qui compte 60 députés et 52 conseillers et participe au gouvernement sortant avec sept portefeuilles, dit disposer d’un projet de société « intimement lié aux aspirations et aux réalités de notre pays ». Un projet fortement inspiré de sa doctrine économique et sociale, contenue dans son « Manifeste de l’Egalitarisme ». Il dit défendre « l’humanisme marocain » et vise à sauvegarder l’identité nationale dans sa diversité culturelle (arabe, amazighe et africaine), et en luttant contre toutes formes de communautarisme. Il ne cesse de dire son attachement aux valeurs d’un « islam de tolérance », d’équité de solidarité et du juste milieu. En somme, ce que le parti l’Istiqlal appelle « la troisième voie ».  Une spécificité de ce parti qui, théoriquement, se positionne à la droite de l’échiquier politique parce que nationaliste et conservateur, mais qui n’hésite pas à sceller des alliances avec les forces de la gauche, dans la Koutla ou au sein la coalition gouvernementale sortante.

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