Politique

L’Istiqlal veut 455 députés à la première Chambre

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L’Istiqlal veut 60 sièges au Parlement pour les MRE. En effet, le groupe istiqlalien vient de déposer une proposition d’amendement de la loi organique de la Chambre des représentants. L’initiative émane de Adil Benhamza, député et porte-parole du parti de la balance. Mais pour l’Istiqlal, il n’est pas question de toucher à la répartition actuelle des 395 sièges.

Plus concrètement, le parti propose tout simplement d’ajouter les 60 sièges supplémentaires qui seront répartis entre les MRE partout dans le monde. Dans ce sens, la proposition d’amendement établit quatre nouvelles circonscriptions. La première couvrant l’Europe, accapare la part du lion avec pas moins de 70% du nombre total, soit 42 sièges.

La deuxième concerne l’Afrique avec 9 sièges alors que la troisième est relative aux Amériques avec 6 sièges. Enfin, la quatrième circonscription englobera l’Asie et le Moyen-Orient avec 3 sièges seulement. Selon les responsables de l’Istiqlal, «l’estimation du nombre supplémentaire des sièges réservés aux Marocains du monde a été faite sur la base de la moyenne nationale actuelle d’un siège pour chaque 84.000 habitants tout en sachant que le nombre actuel des MRE est estimé à 5 millions de personnes».

S’agissant du mode de scrutin, la proposition istiqlalienne maintient le mode utilisé actuellement au Maroc en l’occurrence le scrutin de liste.

Et pour pouvoir voter, il suffira tout simplement d’être muni d’une carte ou autre document octroyé par les services consulaires. Ainsi, la proposition du PI considère tout citoyen marocain établi à l’étranger et déclaré aux services consulaires du Royaume dans son pays de résidence automatiquement comme un électeur et éligible pour un mandat au Parlement.

Autrement, les listes des MRE dans les différents consulats marocains à travers les 5 continents feront office de listes électorales. Cependant, l’amendement fixe certaines exceptions. Il a été proposé d’exempter tout Marocain qui assume un mandat gouvernemental ou de députation ou même une fonction publique dans le pays de résidence de se porter candidat afin de siéger au Parlement marocain. Par ailleurs, les candidatures devront être déposées obligatoirement au siège du ministère de l’intérieur à Rabat dans un délai de 45 jours avant la date du scrutin.

Pour les campagnes électorales, les candidats marocains dans les circonscriptions internationales vont devoir se conformer aux lois et règlements en vigueur dans le pays de résidence. Pour des considérations probablement liées au décalage horaire entre les continents, les ambassadeurs et les consuls du Royaume auront la possibilité d’ouvrir les bureaux de vote 24 heures ou plus même avant la date officielle du scrutin au Maroc ou même allonger l’ouverture des bureaux sans que cela ne dépassé les 24 heures.

Au total, le projet d’amendement modifiera quelque 14 articles dans la loi organique de la Chambre des représentants en vigueur. Reste à savoir maintenant si le projet de l’Istiqlal (opposition parlementaire) fera le consensus parmi les différents groupes parlementaires. Pour rappel, le Parlement sortant n’avait pas pu trouver un arrangement sur le nombre des sièges réservés aux MRE en 2011.

Les élections législatives anticipées qui ont eu lieu au cours de cette même année n’ont donc pas garanti une représentativité pour cette tranche de Marocains. Dossier à suivre…
 

Ce que dit la Constitution

La Constitution de 2011 a tenté de renforcer et étoffer les droits garantis aux Marocains du monde. Dans ce sens, l’article 17 stipule que «les Marocains résidant à l’étranger jouissent des droits de pleine citoyenneté, y compris le droit d’être électeurs et éligibles. Ils peuvent se porter candidats aux élections au niveau des listes et des circonscriptions électorales locales, régionales et nationales.

La loi fixe les critères spécifiques d’éligibilité et d’incompatibilité. Elle détermine de même les conditions et les modalités de l’exercice effectif du droit de vote et de candidature à partir des pays de résidence».

La Constitution a également exhorté les autorités à prévoir des mécanismes à même d’assurer une représentativité pour les MRE. Dans ce sens, l’article 18 de la loi fondamentale du pays dispose que «les pouvoirs publics œuvrent à assurer une participation aussi étendue que possible des Marocains résidant à l’étranger, aux institutions consultatives et de bonne gouvernance créées par la Constitution ou par la loi».

Nouveau terrain de chasse

Ces derniers mois, plusieurs formations politiques nationales ont multiplié les voyages et les délégations à destination de plusieurs pays européens. L’objectif est d’anticiper la mise en place d’un quota pour les MRE au Parlement. Les enjeux sont d'ailleurs très importants pour les différents partis. L’Istiqlal a même proposé de prévoir 60 sièges pour les Marocains du monde.

Un nombre très important qui peut faire une très grande différence en faveur d’un parti politique lors des prochaines législatives. Sur ce plan, deux partis se distinguent particulièrement à travers une activité intense dans les pays du Vieux Continent. Il s’agit notamment du PAM (Parti authenticité et modernité) ainsi que le PJD (Parti de la justice et du développement). Le PAM qui fait partie des forces de l’opposition a ainsi créé plusieurs antennes notamment en France.

Cependant, les partis devront fournir plus d’efforts pour couvrir tous les pays qui comptent des communautés marocaines relativement importantes. L’Europe deviendra inéluctablement un nouveau terrain de chasse pour les formations politiques marocaines.

 

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