Politique

L’opposition menace de faire tomber le budget 2015

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«Si le gouvernement rejette nos amendements, nous allons faire tomber le projet de budget», déclare sur un ton menaçant Mohamed Daîdaâ, président du groupe parlementaire fédéral à la Chambre des conseillers.

Majoritaire à la deuxième Chambre parlementaire, l’opposition affûte déjà ses armes. Les choses sérieuses concernant l’examen et le vote du projet de loi de Finances 2015 commenceront bientôt chez les conseillers.

«Nous venons de terminer la phase de la discussion générale sur le projet de budget. Nous allons entamer dès lundi prochain l’étape de l’examen approfondi des dispositions du budget en commission», ajoute le président du groupe fédéral. Autrement, l’examen du budget 2015 connaîtra quelques jours de relâche en raison de la participation de nombreux parlementaires au forum mondial des droits de l’Homme qui s’ouvre aujourd’hui à Marrakech et se poursuivra jusqu’au 30 de ce mois.

Un délai supplémentaire pour l’opposition afin d’affiner ses amendements dont les premiers commencent déjà à tomber. La priorité des priorités sera accordée à la baisse de l’impôt sur l’investissement ainsi que les pensions de retraites. «Notre pays doit encourager la création de richesse et de l’emploi mais le gouvernement se retrouve à augmenter l’impôt sur l’investissement qui passe de 3 à 4%.

Il est tout aussi incompréhensible que les pensions de retraites de 168.000 dirhams par an bénéficient d’un abattement fiscal de 55% et si ce seuil est dépassé d’un dirham l’abattement est réduit à 40% seulement. C’est injuste», explique Daidaâ. Pour ce dernier, il sera également question de revoir la répartition des postes budgétaires pour certains ministères comme l’emploi pour qui le budget prévoit à peine 10 postes. A l’instar des représentants, les conseillers vont également chercher à faire baisser les droits de douane sur certains produits de grands consommation.

Pour ce faire, l’opposition compte faire passer un maximum d’amendements en commission puisqu’elle bénéficie de la majorité des sièges. «En cas de réticence du gouvernement, nous allons voter contre le projet de budget», menace encore une fois le numéro un du groupe fédéral.
Même son de cloche chez le groupe socialiste.

«Nous pensons au sein de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) que le projet de budget n’apporte rien de nouveau. C’est pour cette raison que nous le rejetons. Cela dit, nous allons tenter d’introduire quelques amendements. Si le gouvernement s’y oppose, nous n’aurons d’autres choix que de voter contre la loi de Finances», explique Mohamed Alami, président du groupe socialiste à la Chambre des conseillers. «Nous allons nous réunir dans les prochains jours avec les autres composantes de l’opposition afin de prendre des décisions communes concernant le projet de budget», conclut-il.

Des jours difficiles attendent ainsi l’Exécutif à la Chambre des conseillers. Faut-il trop s’inquiéter pour autant? Le gouvernement sait qu’il pourra toujours compter sur sa majorité confortable à la première Chambre parlementaire qui aura le dernier mot même en cas d’un vote négatif sur le projet de budget chez les conseillers.

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