PolitiqueUne

maba3d-corona.com : Ce que recommande le RNI pour bâtir l’économie de demain

© D.R

Le Rassemblement national des indépendants (RNI) a publié dernièrement la synthèse des contributions reçues sur la plateforme Maba3d-corona.com marquée par la participation de plus de 1.400 personnes.

Cette initiative a permis de recueillir des avis et des opinions très variés, émanant de personnalités et de différentes catégories sociales et professionnelles. Cette démarche inédite au niveau de la vie partisane au Maroc a été couronnée par la livraison d’un rapport détaillé sur le Maroc post- Covid-19 et qui a touché plusieurs secteurs vitaux : économie, santé, enseignement, protection sociale, emploi… et qui démontre l’engagement du RNI à restaurer la confiance des citoyens, et contribue ainsi à construire la meilleure société possible riche de toutes ses composantes dans le Maroc de demain avec pragmatisme, humanisme et responsabilité.

ALM va détailler ces propositions à commencer par celles relatives au secteur économique qui est le premier levier de développement et qui a accaparé la part du lion dans ce document.
Pour les participants à la plateforme Maba3d-corona.com, la crise sanitaire liée au Covid-19 a renversé toutes les certitudes économiques, même dans les pays les plus développés, et aucun modèle n’a su prévenir ni enrayer à court terme la crise économique engendrée.
Au Maroc comme à l’international, les prévisions du FMI et de l’ensemble des analystes laissent craindre une forte contraction en 2020 et même quelques années de difficultés économiques avant une reprise durable. Pour eux, toute crise est porteuse d’opportunités et le Maroc doit aussi chercher à rebondir grâce à de nouveaux business, pour concrétiser son plan de transformation en hub commercial et industriel entre l’Europe, les pays du Golfe et l’Afrique.

Les participants à la plateforme se veulent optimistes quant à l’avenir économique du Maroc et proposent une série de recommandations pratiques à moyen, court et long termes et qui sont conçues pour répondre aux problématiques concrètes nées de la crise actuelle. Ce pragmatisme illustre la volonté des participants de dépasser les querelles théoriques sur le modèle économique afin de penser des solutions immédiatement applicables pour pallier l’urgence.

Des recommandations courageuses à court terme

[box bg= »# » color= »# » border= »# » radius= »0″]

L’austérité, qui consiste à comparer le budget d’un gouvernement à celui d’un ménage, serait contreproductive et pourrait être fatale d’un point de vue économique et social à cause des nombreuses faillites qu’elle ne manquerait pas de provoquer.

[/box]

Préparer le déconfinement

Selon l’ensemble des participants, l’urgence réside dans la capacité du pays à réussir la sortie du confinement, pour réunir les conditions d’un redémarrage de l’économie nationale. Pour certains, un déconfinement progressif est préconisé, en commençant par les jeunes et les plus résistants et en protégeant les personnes âgées ou à faible immunité. Pour d’autres encore, la meilleure solution pour le déconfinement passe par la généralisation des tests et des appareils de diagnostic rapide de l’infection Covid-19.

Haro sur l’austérité !

L’intervention de l’Etat pour soutenir à la fois l’offre et la demande est plébiscitée dans les contributions reçues. Selon celles-ci, le recours aux mécanismes keynésiens, au moins à court terme, apparaît comme une solution indispensable, car «pour beaucoup d’analystes et de leaders politiques, la solution réside dans l’injection massive de liquidités sur le marché afin de soutenir la consommation et de maintenir à flot les entreprises qui ont souffert de cette crise inédite».
Les appels à réduire la voilure des dépenses de l’Etat et à instaurer une rigueur, minoritaires, sont majoritairement réfutés dans les contributions. L’austérité apparaît comme une option désastreuse, pour certains, en tout cas dangereuse, pour certains participants. Pour ces derniers, l’austérité, qui consiste à comparer le budget d’un gouvernement à celui d’un ménage, serait contreproductive et pourrait être fatale d’un point de vue économique et social à cause des nombreuses faillites qu’elle ne manquerait pas de provoquer. Tandis qu’une politique de relance préserverait le tissu économique et favoriserait son développement dans le cadre d’un modèle renouvelé. Son impact budgétaire pourrait être lissé dans le temps de façon optimale».
Pour les participants, ce qui importe le plus n’est pas tant l’endettement à un moment donné mais plutôt sa trajectoire et la capacité d’un pays à résorber son déficit budgétaire.
D’après ces derniers, «alors que la dernière décennie a été marquée par une récession mondiale, une crise de la dette en Europe et un printemps arabe, le Maroc a démontré sa capacité à retrouver dans des délais raisonnables ses équilibres macroéconomiques.

Le rôle du système bancaire

Les contributeurs préconisent la mise à disposition de financements à des conditions favorables au profit des entreprises et ce, à travers un rôle volontariste de Bank Al-Maghrib.
Certains souhaitent une intervention ferme de la banque centrale et estiment qu’il «aurait été souhaitable que Bank Al-Maghrib impose aux banques le report des échéances des crédits des particuliers de 3 mois jusqu’en juin, y compris pour les salariés toujours en activité, au vu des efforts déployés par les différents cadres pour contrôler l’épidémie, et l’effet de cette mesure sur la relance de la demande intérieure». D’autres contributeurs mettent l’accent sur les critères d’octroi des crédits et demandent à ce que les attributions soient justes et pertinentes. Par ailleurs, certains contributeurs préconisent d’enrichir le cadre légal des financements alternatifs.

Soutenir les secteurs en grande difficulté et amorcer l’intégration du secteur de «la débrouille»

Dans les contributions reçues sur la plateforme, très souvent les secteurs du tourisme et du transport aérien ont été présentés comme fortement impactés et devant être soutenus jusqu’à renouer avec la croissance. Parmi les recommandations émises figurent l’encouragement du tourisme national et le fait de tester systématiquement toute personne entrant sur le territoire marocain.
Pour les participants, il faut élaborer des solutions viables à même de réintégrer les travailleurs du secteur informel dans l’économie formelle.

Encourager l’entrepreneuriat

Les contributeurs plaident en faveur du soutien à la création d’entreprises, notamment dans les services. Ils souhaitent que les porteurs de projets soient accompagnés de diverses manières, par exemple en mettant à leur disposition des études de marché sectorielles pour les guider dans leur projet de développement et en les éclairant sur les spécificités de la demande marocaine.

Des recommandations ambitieuses, à moyen et long termes

[box bg= »# » color= »# » border= »# » radius= »0″]

En plus d’inciter à consommer localement, les contributeurs invitent aussi à encourager la production nationale. Ils s’accordent sur la capacité d’adaptation de l’industrie nationale, tout en respectant les normes de qualité, avec les capacités nécessaires aux besoins du moment.

[/box]

S’adapter au nouveau contexte et consommer local, encourager la production nationale

Pour s’adapter, des solutions sont proposées pour les entreprises : mettre en place des mesures de prévention, développer le télétravail, accélérer les processus de digitalisation, etc. Au-delà, plusieurs contributeurs prônent, en plus des aides étatiques, une mobilisation des Marocains pour consommer des produits locaux ou privilégier le tourisme interne.
En plus d’inciter à consommer localement, les contributeurs invitent aussi à encourager la production nationale. Ils s’accordent sur la capacité d’adaptation de l’industrie nationale, tout en respectant les normes de qualité, avec les capacités nécessaires aux besoins du moment.
Certains nuancent toutefois, arguant que «consommer local ne veut pas dire fermer les portes à toutes les formes d’import, mais procéder à une nouvelle classification selon une priorisation des besoins et une réflexion autour des fondamentaux».

Privilégier l’autosuffisance et encourager l’export

Afin de renforcer l’autosuffisance alimentaire du pays, chère à nombreux contributeurs, ceux-ci ont appelé à la gestion du risque systémique de la sécheresse et ont proposé une palette d’actions dont «le dessalement de l’eau de mer, le transfert des eaux vers les régions céréalières qui souffrent du stress hydrique, et le recours aux stations de traitement des eaux usées pour baisser la pression sur les nappes phréatiques, etc.». Pour eux, il est primordial d’encourager l’agriculture urbaine, développer le conseil agricole digitalisé, et recourir à des plateformes de livraison digitalisées.
Parmi les contributeurs recensés, certains demandent à l’Etat marocain de prévoir des incitations à l’export, notamment pour les PME, à l’instar de pays concurrents. Ils soutiennent à cet effet que le produit marocain, bien que qualitatif, fait face à une rude concurrence de produits étrangers, du seul fait des incitations attribuées aux entreprises exportatrices, dans leurs pays d’origine, afin d’écouler une partie de leur production en dehors des frontières.

Engager la transformation digitale et l’e-administration renforcée

Selon les contributions reçues, une digitalisation réussie permettra également la valorisation des produits nationaux, qu’ils soient agricoles ou industriels, à travers des plateformes commerciales, connectant ainsi la demande des grandes villes et l’offre des villes excentrées, ou encore celles des ménages ayant des obligations en dehors de leur foyer avec des femmes au foyer pouvant développer des services cousus main.
Pour les participants, aujourd’hui il va falloir digitaliser au maximum, pour rendre les services administratifs accessibles à tous, à tout moment et de n’importe où.

Réformer la fiscalité et rééquilibrer l’investissement entre régions

Les participants ont élaboré une série de recommandations concernant, entre autres, la performance du secteur public, la négociation collective, et la lutte contre la fraude fiscale et appellent à une politique territoriale cohérente et un soutien aux zones défavorisées.

Partager une vision à long terme et renforcer l’autosuffisance énergétique

Les participants se veulent ambitieux et souhaitent un pays qui se développe rapidement, grâce à une feuille de route claire.
Parmi les grands chantiers à poursuivre, l’autosuffisance énergétique est mise en avant par plusieurs contributeurs, qui souhaitent capitaliser sur l’immense potentiel de nos énergies renouvelables.

Investir dans l’innovation, la recherche et le développement et investir plus dans «l’alliance stratégique sud-sud»

De l’avis de plusieurs contributeurs, il faut encourager la recherche et le développement à grande échelle et créer des passerelles entre universités et entreprises. Prévoir des incitations fiscales pour les entreprises investissant dans la recherche et renforcer le financement des laboratoires de recherche font partie des recommandations citées.
Plusieurs contributions appellent à une plus grande orientation vers le marché africain, car cette crise sanitaire vient rappeler l’importance du développement de la coopération sud-sud dans le succès du Maroc et de ses partenaires en Afrique.

Articles similaires

ActualitéUneVidéos

Vidéo. Chef de gouvernement: L’Aide au logement peut aller jusqu’à 50% du prix total dans certaines villes

Le programme d’aide directe au logement contrinue de séduire les ménages. C’est...

ActualitéUne

SAR la Princesse Lalla Meryem préside le Conseil d’Administration des Oeuvres Sociales des FAR

En exécution des Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi, Chef Suprême...

SociétéUne

Vacances scolaires: ADM recommande à ses clients-usagers d’organiser au préalable leurs voyages

À l’occasion des vacances scolaires qui coïncident avec le week-end, la Société...

EconomieUne

La coopération économique au centre d’entretiens entre Mme Fettah et son homologue français

La ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah, et le ministre...