Il est vrai que le premier round des négociations engagées à Manhasset n’a pas fait bouger les lignes, mais les parties au conflit ont le même espoir qu’à travers les discussions, les négociations pourront avancer. «Il convient de s’armer de persévérance, de patience et de créativité» pour faire aboutir ces négociations, a récemment exhorté le chef des négociateurs du Polisario, Mahfoud Ali Beïba, réitérant la volonté de sa délégation d’aborder avec le même esprit le deuxième round des négociations, prévu dans la deuxième moitié du mois d’août à New York.
Le chef des séparatistes, Mohamed Abdelaziz, qui se trouvait le 19 juin à Mheiriz, une localité marocaine située dans la zone-tampon, pour soi-disant commémorer «le 37ème anniversaire du soulèvement populaire contre l’occupant espagnol», a laissé tomber son «défilé militaire» pour faire sa «profession de foi» pacifiste. Lors de sa randonnée à Mheiriz, et alors que le premier round des négociations tirait à sa fin, il a fait un discours dans lequel il a exprimé «la bonne foi» du Polisario pour aider à trouver au conflit «une solution politique mutuellement acceptable». Cette déclaration, qui préfigure déjà un changement de ton de la part de la direction du Polisario, fait écho à la politique de « la main tendue» que pratique le Royaume, qui fonde de réels espoirs sur les négociations pour trouver une porte de sortie à la crise qui déchire « les frères ennemis». «Nous avons bon espoir qu’à travers les discussions qui ont déjà eu lieu cela fasse réfléchir et qu’à travers celles qui vont avoir lieu, l’autre partie (le Polisario) puisse mesurer tout l’effort qui est fait et saisir cette opportunité pour mettre fin aux souffrances d’une partie de la population sahraouie», a-t-il incité. Même tonalité relevée chez le principal des associations sahraouies, y compris chez les activistes pro-séparatistes résidant dans les provinces sahariennes. Ainsi, le Collectif des défenseurs sahraouis (Codesa) a publié récemment un communiqué dans lequel il s’est félicité de la tenue du premier round de négociations, formulant son vœu que le processus engagé à Manhasset puisse aboutir à un règlement définitif du conflit autour des provinces sahariennes. Les associations unionistes se déclarent pour leur part satisfaites.
Dans un récent communiqué, l’association sahraouie «Arraï», basée à Dakhla, enregistre «avec satisfaction les résultats (des négociations de Manhasset) considérés comme positifs pour la population des provinces du sud fortement attachée à la marocanité du Sahara». «Ces négociations directes que le Maroc a toujours appelées de ses vœux visent à trouver une solution consensuelle entre les deux parties », a-t-elle relevé, se félicitant par la même occasion de la présence de Sahraouis parmi la délégation marocaine à ces négociations. «Cette présence prouve que le monde entier a pris conscience que le Polisario n’est pas le représentant unique et exclusif des Sahraouis», a-t-elle précisé.
De l’autre côté de la rive, les réactions sont tout aussi positives. L’Association des tribus sahraouies en Europe a affirmé que «tous les Marocains originaires du sud sont optimistes et espèrent qu’une issue politique soit trouvée au conflit du Sahara», ajoutant que «les tribus sahraouies ont formulé le souhait que toutes les familles puissent se retrouver et préparer dans la paix et la sérénité l’avenir de leurs enfants et participer au développement de leurs provinces».