Politique

Mercato politique, c’est parti !

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«Nous sommes indépendants de rallier le Rassemblement national des indépendants». Ce n’est pas un jeu de mots de la part du président du conseil préfectoral de Rabat, Abdelkader Tatou. Elu sous l’étiquette du Mouvement populaire (MP) à la fois au Parlement et au conseil préfectoral de la capitale, Tatou ne cache plus ses affinités avec le RNI. La saison de la transhumance est ainsi ouverte.

Et à quelques mois des élections communales et régionales, le mercato politique prend de l’ampleur. Mais problème, la transhumance concerne des partis membres de la même majorité. Faut-il rappeler que le RNI et le MP appartiennent tous les deux à la majorité parlementaire actuelle conduite par le PJD (Parti de la justice et du développement). Pourtant, Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants et haut cadre du parti de la colombe, n’hésite plus à s’afficher avec Tatou mais également avec des membres de ce qui est appelé aujourd’hui, mouvement réformateur au sein du parti de l’épi.

La dernière rencontre en date ayant rassemblé tout ce beau monde remonte à quelques jours. Alami, Tatou, Azizi Dermoumi, membre du mouvement réformateur au sein du MP, ont rendu visite à l’ex-président du groupe haraki à la première Chambre dans la ville d’Azrou, l’un des fiefs électoraux du Mouvement populaire.

«Nous nous entendons bien avec la direction du RNI et nous sommes en train de coordonner notre action. Dès les prochaines élections locales, de nombreux harakis vont se présenter sous les couleurs du RNI», affirme Tatou. Est-ce le début de la fin pour la majorité actuelle? Il faut dire que les alliances entre partis politiques résistent très peu au phénomène de la transhumance. C’est le cas de la majorité actuelle mais également de l’opposition. La coordination entre les forces de l’opposition au Parlement, en l’occurrence le parti de l’Istiqlal (PI) et l’Union constitutionnelle (UC), n’empêche pas l’une ou l’autre formation de recruter directement des candidats. La nouvelle direction de l’UC menée par le maire de la ville de Casablanca, Mohamed Sajid, vient d’annoncer le retour au bercail de Zakaria Semlali, fils de l’un des fondateurs de ce parti, Abdellatif Semlali.

«L’ancien président du groupe parlementaire de l’UC, Zakaria Semlali, a décidé de revenir au parti. Il annonce également sa démission du parti de l’Istiqlal et de toutes les fonctions occupées au sein de cette formation», annonce la direction de l’Union constitutionnelle. De son côté le parti de l’Istiqlal était l’un des premiers à ouvrir la saison du mercato. Quelques mois auparavant, plusieurs membres du PJD, notamment dans le sud du Royaume, avaient annoncé leur ralliement au parti de la balance.

Comme quoi, la transhumance demeure encore très répandue dans les milieux politiques en dépit de certaines mesures introduites dans la Constitution et la loi organique des partis politiques. «Ces mesures ont montré leurs limites du moment qu’elles concernent plus les parlementaires. Les élus locaux gardent, pour leur part, plus de liberté si je puis dire dans le changement d’appartenance politique», conclut le politologue Ahmed Bouz.

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