ALM: Le chef de gouvernement a bouclé sa note de cadrage pour la prochaine loi de Finances 2015. Quelles sont vos attentes ?
Miloudi Moukharik: Nous espérons que la note de cadrage de la loi de Finances préparera le terrain devant un budget 2015 à dimension sociale et plus humaine. Car nous considérons au sein de l’UMT que les dernières lois de Finances ont été rétrogrades et impopulaires. Des lois qui n’ont pas apporté des mesures concrètes en faveur des classes populaires. C’est donc pour cette raison que nous attendons à ce que la note de cadrage permette de redonner cette dimension sociale au futur projet de loi de Finances pour l’année prochaine.
Est-ce que vous avez déjà des propositions à défendre lors du débat sur la prochaine loi de Finances ?
Sur le plan syndical, nous nous attendons à ce que le projet de budget ouvre la voie devant une vraie augmentation de revenu pour les ménages marocains. Une augmentation qui passe bien évidemment par une baisse de l’IR (Impôt sur le revenu). Je tiens à préciser que les fonctionnaires des secteurs public et semi-public ainsi que les salariés sont les seuls et je dis bien les seuls à payer leurs impôts durant toute leur vie alors que pour d’autres catégories, l’évasion fiscale constitue bien la règle. Il est donc légitime de revendiquer, à la fois pour les fonctionnaires et les salariés, une baisse de l’IR. Je pense également que le temps est venu pour revoir la grille indiciaire des salaires.
Comment vous comptez défendre ces propositions à moins de deux mois de l’élaboration du projet de budget ?
J’espère que le gouvernement honorera ses engagements vis-à-vis des syndicats. Nous avons précédemment convenu avec l’Exécutif de tenir une réunion avant l’élaboration du projet de loi de Finances. Le dialogue social doit être réactivé pour lancer les concertations avec le mouvement syndical sur les mesures qui seront contenues dans le Budget 2015. Car nous pensons qu’il faut sortir des schémas archaïques qui se limitent aux recettes et dépenses dans l’élaboration du projet de budget. Ces mêmes schémas qui ont jusqu’alors prévalu et qui font que les projets de loi de Finances n’atteignent pas les aspirations.