ALM : Comment se déroulent les préparatifs pour la marche nationale de ce dimanche que vous organisez avec la FDT et la CDT ?
Miloudi Moukharik : Nous avons constaté une très grande mobilisation dans tous les secteurs, notamment public et semi-public. Tous les fonctionnaires sont hautement disposés à participer à la marche de ce dimanche que nous avons voulu dès le départ une marche pour les travailleurs et par les travailleurs loin de toute considération politique ou partisane.
Bien évidemment, toutes les villes et régions du Royaume seront représentées avec une participation importante de nos provinces du Sud. Sur le plan de l’organisation et de la logistique, toutes les mesures ont été prises pour que la marche pacifique de dimanche prochain se déroule dans de conditions exemplaires.
La marche est maintenue donc malgré l’invitation du chef de gouvernement pour une réunion le 15 avril prochain ?
Avant de prendre la décision de marcher le 6 avril, les trois centrales syndicales, à savoir l’UMT, la CDT et la FDT ont épuisé tous les moyens et tentatives de persuasion et de dissuasion à l’égard du gouvernement pour reprendre un dialogue sérieux et responsable. Nous avons également fait preuve d’une très grande responsabilité en adressant un mémorandum en févier dernier avec des revendications claires. Il est aujourd’hui tout à fait regrettable que le gouvernement montre de nouveau qu’il n’a pas appris la leçon à travers la lettre qui nous a été adressée par le chef de gouvernement pour une réunion au siège de la Primature à Rabat le 15 avril.
Alors que le gouvernement vous tend la main pour un dialogue, vous allez organiser une marche. N’avez-vous pas de craintes là-dessus ?
Vous savez, les méthodes malicieuses ne marchent pas avec les syndicats, notamment l’UMT qui a une longue expérience. Soyons clairs. La marche aura lieu. Par ailleurs, les syndicats ne sont pas des annexes gouvernementales pour être convoqués de la sorte. La lettre qui nous a été adressée par le chef de gouvernement ressemble à une convocation plus qu’à une invitation. Nous ne savons pas si le gouvernement fait preuve d’un manque d’expérience ou bien d’une mauvaise volonté mais nous nous attendions à un autre traitement de notre mémorandum.
De toutes les manières, les instances de nos syndicats vont se réunir après la marche pour prendre une décision concernant ladite lettre. Soit nous allons décliner l’appel à la participation à la réunion, soit nous allons prendre une autre décision. Pour le moment, nous sommes concentrés sur la marche de dimanche qui sera d’ailleurs très suivie au Maroc et à l’étranger. Nous avons déjà reçu des messages de solidarité de la part de plusieurs organisations internationales, notamment l’UGTT de Tunisie et la Confédération syndicale internationale.