ALM: Dans quelle ambiance se font les préparatifs de votre parti pour les prochaines élections ?
Mohamed Laaraj : Les préparatifs sont en cours. Les structures du parti ont tenu des réunions au niveau des différentes provinces et préfectures, notamment dans le but de statuer sur les candidatures. Nous travaillons actuellement afin de couvrir entre 50 et 60% des circonscriptions électorales. Dans les régions où nous sommes présents, nous estimons que nous allons obtenir entre 20 et 25% des sièges, ce qui est une proportion importante. Evidemment, il existe des critères pour choisir les candidats que nous allons présenter. Nous mettons l’accent sur la qualité, en prenant en considération plusieurs critères, en particulier la proximité dont bénéficie le candidat, sa capacité d’encadrement et de communication avec les citoyens, son intégrité et ses compétences.
Dans ce cadre, le fait que le candidat possède une expérience dans l’action communale ou dans le monde associatif, seront des facteurs déterminants.
Quels sont vos objectifs pour les élections du 12 juin ?
La charte communale a été modifiée dans le sens de donner une avancée qualitative à l’action locale. Personnellement, je ne serai pas candidat aux communales. Mais j’ai établi une stratégie dans le but de faire élire des présidents de conseils communaux dotés des compétences suffisantes au niveau de la circonscription où j’ai été élu au Parlement. Bien entendu, les communales ont une incidence qui dépasse le niveau local. Il y aura donc un suivi attentif des prochaines échéances relatives aux conseils provinciaux, préfectoraux et celles concernant la Chambre des conseillers. Nous choisirons nos alliés sur la base de l’émergence d’une élite locale capable de se mettre au service des besoins des citoyens.
Que pensez-vous du taux de 12% de représentativité féminine au sein des conseils locaux ?
Le taux de 12% est un grand acquis pour les femmes. Je souhaite qu’il ne s’agit que d’une première étape qui permettra aux citoyens de bien intérioriser et comprendre le rôle que peuvent jouer les femmes dans les conseils communaux. En effet, la femme marocaine a déjà prouvé ses capacités notamment en ce qui concerne l’action dans le monde associatif. Cette nouvelle expérience, qui s’étendra de 2009 à 2015, offrira une opportunité importante pour évaluer le rôle des femmes, ce qui aura pour incidence de dépasser le taux des 12% à l’avenir.
Quels sont à votre avis les enjeux des élections du 12 juin ?
Tout d’abord, je pense que le taux de participation aux prochaines élections communales sera encore plus élevé que celui des législatives de 2007 et ce, en raison de la différence de nature qui existe entre les deux scrutins. L’élu communal est plus proche des citoyens ce qui est de nature à motiver les électeurs en vue de participer au vote.
D’autre part, mon parti qui est le FFD, sera présent afin de participer à l’établissement du plan de développement tel qu’il est prévu par la charte communale révisée et nous ne ménagerons aucun effort pour exécuter ce plan selon la vision du parti et des partis auxquels nous nous allierons. Enfin, le paysage politique demeurera fragmenté malgré le relèvement du seuil d’éligibilité à 6%, car ce seuil ne concerne que les communes où s’applique le scrutin de liste qui sont au nombre de 92 seulement, alors que le nombre des autres communes s’élève à 1411. Ceci dit, le taux des 6% conduira à une représentation qualitative de certains partis dans certaines régions, alors que d’autres partis ne seront pas représentés.