C’est pour la quatrième fois que Moulay Yacoub se retrouve sans député. En effet, les magistrats du Conseil constitutionnel viennent de donner raison au Parti de la justice et du développement. Le candidat de cette formation, Mohamed Youssef avait déposé un recours contre la victoire du candidat du parti de l’Istiqlal déclaré vainqueur à l’issue de la dernière élection partielle dans la circonscription de Moulay Yacoub.
Le PJD tient par la même occasion sa revanche sur l’Istiqlal. Car c’est la deuxième fois consécutive que le parti dirigé par Hamid Chabat perd un siège dans cette bourgade à la périphérie de la capitale spirituelle du Royaume, Fès.
Hassan Chehbi, plus connu chez les habitants de la région sous son pseudo «Boussenna», devra quitter son siège obtenu le 27 avril dernier. Les sages du Conseil constitutionnel lui reprochent, en effet, d’avoir enfreint la loi et les règlements qui encadrent le déroulement de la campagne électorale. Concrètement, l’ex-député istiqlalien a utilisé un symbole national (drapeau du pays) et des institutions publiques (siège du Parlement) au cours de sa campagne. Or, la loi interdit formellement aux candidats d’utiliser les symboles nationaux et autres institutions publiques au cours des campagnes électorales. L’utilisation de ces signes et symboles coûte donc de nouveau à l’Istiqlal un siège parlementaire.
Un siège qui n’a pas du tout un impact sur la carte politique du pays du moment où un siège de plus ou de moins n’influera pas sur le classement du PJD et de l’Istiqlal, respectivement première et deuxième force parlementaire à la première Chambre. Si les deux formations se livrent à une bataille sans merci pour un siège d’une petite bourgade plus connue pour ses sources thermales qu’autre chose, c’est plutôt pour d’autres raisons.
Une affaire personnelle
Il faut dire que les secrétaires généraux à la fois du PJD et de l’Istiqlal font des élections partielles dans cette circonscription une affaire personnelle dans laquelle une victoire ou une défaite a une valeur ou un impact symbolique. Ces deux formations étaient des alliées avant que l’Istiqlal ne décide de claquer la porte de la majorité et du gouvernement. Depuis cette date, les relations entre les deux formations et surtout entre les deux numéros un des partis concernés se sont fortement détériorées.
D’ailleurs, Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD et chef de gouvernement, tout comme Hamid Chabat, patron de l’Istiqlal et dirigeant de l’opposition parlementaire, ne ratent pas l’occasion au cours des campagnes électorales pour faire le déplacement à Moulay Yacoub. Pour rappel, le siège obtenu par l’Istiqlal l’avant-dernière fois avait été invalidé en raison d’un discours prononcé par Chabat au cours de la campagne à l’encontre du chef de gouvernement. Pour sa part, le PJD avait perdu le même siège auparavant pour avoir profité de la visite d’une délégation palestinienne en la faisant participer à un meeting électoral.
Aujourd’hui, tout porte à croire que les deux partis politiques vont s’affronter de nouveau au cours de la prochaine élection partielle qui doit avoir lieu dans les trois prochain mois, soit le cinquième scrutin partiel en l’espace de trois ans seulement. Reste à savoir si le cinquième scrutin dans la circonscription de Moulay Yacoub sera le dernier.