Politique

Naciri : «La majorité sortante devrait être reconduite aux affaires»

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ALM : Quelle analyse faites-vous des résultats des élections du 7 septembre ?
Khalid Naciri : Pour moi, ces résultats appellent à deux observations. Première observation : la majorité sortante a été confortée, de manière évidente, dans sa position avancée. Cela prouve que l’opinion publique a majoritairement apporté son appui au processus de réformes et aux forces politiques ayant incarné ce processus en harmonie avec les orientations royales. Et dans le cadre de cette majorité, la Koutla démocratique se détache de manière très affirmée. Elle paraît, en effet, comme étant la première force politique du pays. Or, la Koutla n’est pas seulement un slogan, c’est un programme, c’est une histoire, ce sont des principes et c’est un engagement solennel renouvelé à la veille des élections. Elle semble appelée à jouer un rôle central dans les prochaines étapes. La deuxième observation fondamentale étant que les prophéties du tsunami islamiste se sont révélées être un canular qui a ridiculisé ses auteurs. Je dois rappeler que pendant plusieurs mois, les analystes les plus sérieux ont décrié cette manipulation de l’opinion publique. Je suis heureux de constater, par contre, que des analystes à la petite semaine en ont eu pour leur frais. Le peuple marocain n’a pas l’intention de céder à la facilité démagogique.

Le PPS a réalisé une légère performance en passant de 11 sièges en 2002 à 17 actuellement, qu’en pensez-vous ?
Les résultats du PPS doivent être analysés d’une manière contrastée. Ils nous satisfont dans la mesure où nous avons progressé en termes de sièges et de voix, mais ils sont également décevants parce qu’ils ne reflètent pas tous les efforts accomplis au cours des dernières années. Nous avons consenti de grands efforts de remise en question et nous avons mené une campagne électorale moralement exemplaire. Malheureusement beaucoup de nos dirigeants ont été éliminés face au rouleau compresseur de l’argent et de la propagande pernicieuse.

Moulay Ismail Alaoui a signé une pétition dans la Circonscription de Taounat-Tissa pour dénoncer les infractions ayant été constatées. À votre avis, quelle a été l’ampleur de ces infractions qui auraient entaché le scrutin ?
À titre personnel, je n’ai pas d’informations circonstanciées. Ce qui est certain c’est qu’en particulier dans les circonscriptions de Moulay Ismaïl Alaloui et de Nabil Benabdallah, cela a atteint des proportions considérables comme si l’objectif de certains était de marquer un grand coup contre le PPS, en s’attaquant à ses figures emblématiques. Mais cela n’empêchera pas le parti de continuer son combat de longue haleine comme il l’a toujours fait depuis 60 ans. Il ne s’arrêtera pas en cours de route.

Quel pronostic faites-vous quant à la prochaine formation gouvernementale ?
A priori, le corps électoral ayant donné la priorité à la majorité sortante, celle-ci devrait raisonnablement revenir aux affaires pour mieux continuer le travail qu’elle a accompli en corrigeant, le cas échéant, les légères imperfections qui l’ont entaché. Et cela en s’attaquant, en priorité, aux déficits sociaux et en continuant l’œuvre de redressement engagé sur les autres fronts de la gouvernance et de l’économie.

Est-ce que le PPS est assez préparé pour entrer au gouvernement ?
Nous sommes préparés à tout ce qui est susceptible de servir notre pays. C’est notre unique critère.

Et si servir le pays revenait à intégrer une coalition à laquelle le PJD fait partie ?
Cela m’étonnerait fort  parce que le PJD au gouvernement, ce n’est pas cela qui va servir ce pays. Bien au contraire. C’est un parti qui pratique systématiquement le double discours qui a pour programme la «reislamisation» du pays et cela n’est pas un programme de gouvernement sérieux.
Par ailleurs, je constate par exemple que pendant la campagne électorale, le PJD a mis l’accent sur la moralisation de la vie publique à sa manière alors que, s’adressant aux chaînes de télévision européennes, il se présente comme être l’équivalent de la démocratie chrétienne. Ce n’est pas cohérent. Les Marocains ne savent pas qu’il se présente comme étant une démocratie chrétienne au Maroc.
Nous avons la faiblesse au PPS de faire rimer politique et éthique. Ce n’est peut être pas le cas de tout le monde.

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