Prise de bec entre le ministre Amara et le groupe parlementaire de l’Istiqlal
Les députés du parti de l’Istiqlal ont soulevé des points d’interrogation concernant les choix gouvernementaux au sujet de la répartition entre les différentes régions des projets d’équipement pilotés par le département d’Amara.
A l’approche des élections parlementaires, les esprits semblent s’échauffer sous l’hémicycle. Lundi dernier et à l’occasion de la séance parlementaire hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants, un premier clash a été enregistré entre le ministre de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, Abdelkader Amara, d’un côté, et le groupe parlementaire istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme de l’autre. Les députés du parti de l’Istiqlal (opposition parlementaire) ont soulevé des points d’interrogation concernant les choix gouvernementaux au sujet de la répartition entre les différentes régions des projets d’équipement pilotés par le département d’Amara, laissant entendre qu’il y aurait du clientélisme dans les choix et la distribution des projets.
Le ministre qui semble-t-il n’a pas apprécié les reproches des parlementaires, a pris la parole pour réagir, remettant en cause à son tour la gestion gouvernementale entre la période de 2007 et 2011. Une période où le parti de l’Istiqlal dirigeait non seulement le gouvernement mais également le département de l’équipement et du transport. Cette réaction du ministre a fini par provoquer un clash avec le groupe parlementaire du PI alors que le groupe parlementaire du PJD (Parti de la justice et du développement) s’est invité au débat pour prendre la défense de son ministre et membre.
Plusieurs minutes se sont alors écoulées entre mises au point des deux partis puis déclaration et contre-déclaration, pour qu’enfin le président de la séance calme les esprits. Alors que la majorité parlementaire actuelle se prépare à défendre son bilan à quelques mois des prochaines échéances électorales, l’opposition veut à son tour passer à la vitesse supérieure. Depuis quelques semaines, les responsables du parti de l’Istiqlal multiplient les sorties médiatiques critiquant notamment le bilan gouvernemental ainsi que son dernier projet de budget avant une année électorale. Au cours de la dernière session du conseil national de son parti, Nizar Baraka, SG de l’Istiqlal, a tiré à boulets rouges sur l’Exécutif. «Le gouvernement n’a pas pu sauver les secteurs vitaux, comme il n’a pas été en mesure de sauver un grand nombre de PME et de TPE de la faillite», a affirmé Baraka, ajoutant que l’équipe de Saad Dine El Otmani peine à opérer une vraie politique de relance. Celle-ci ne pourrait avoir lieu qu’en 2023 dans les circonstances actuelles, selon les prévisions des organisations financières internationales. La majorité et l’opposition annoncent ainsi la couleur. La confrontation ne fait que commencer et le Parlement pourrait connaître d’autres clashs d’ici les prochaines élections.
Eau
Deux programmes pour l’eau au Maroc. En effet, le ministre de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, Abdelkader Amara, a annoncé que le gouvernement travaille sur deux programmes dans le domaine de l’eau. Il s’agit du programme 20.27 relatif à l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation, lequel a été lancé par SM le Roi Mohammed VI au début de l’année 2020, pour un investissement estimé à 115,4 MMDH, a-t-il précisé. Répondant à une autre question sur «la stratégie du ministère pour faire face aux défis futurs du secteur», le responsable gouvernemental a indiqué que l’Exécutif envisage d’atteindre la capacité de retenue des barrages de plus de 32 milliards de mètres cubes, relevant que la capacité de stockage atteindra, d’ici fin 2020, 19 milliards de m2, alors qu’elle s’élèvera à 20 milliards de mètres cubes au cours de l’année prochaine.
Quant au deuxième programme, il porte sur le plan national de l’eau 2020-2050, a poursuivi Amara, ajoutant que le budget d’investissement alloué à ce programme s’élève à 380 MMDH pour la construction de 30 nouveaux grands barrages à l’horizon 2050.
Voie express
La réalisation de la voie express Fès-Taounate, d’une longueur de 72 km, sera programmée dans les années 2021-2022, a annoncé lundi le ministre de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, Abdelkader Amara.
Ce tronçon routier fait partie de 275 km de voies express, d’un coût global de 4,6 milliards DH, un chantier programmé durant la même période au niveau national, a précisé le ministre en réponse à une question sur les projets futurs d’infrastructures routières lors de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants.
Parmi ces projets, le ministre a cité les voies express Tétouan-Chefchaouen, Salé-Sidi Allal El Bahraoui, sur une longueur de 20 km, la voie express de contournement nord-est Agadir de 45 km, et celle reliant Nador et son port «Nador West Med» (35 km).
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