Politique

Partis politiques : FFD, un parti qui se dit de la gauche moderniste

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En son dixième anniversaire, le Front des forces démocratiques est en train de livrer sa troisième bataille électorale. Le parti qui a pu décrocher 12 sièges au Parlement et 3 à la Chambre des conseillers pendant les échéances de 2002 espère pouvoir décrocher assez de sièges pour former son propre groupe parlementaire à l’issue des prochaines élections.
Le Front des forces démocratiques qui a fait partie de la coalisation gouvernementale pendant ses cinq premières années d’existence avant de basculer dans l’opposition dans la deuxième moitié de sa vie, est né en 1997 d’une scission au sein du PPS. L’historique officiel du parti fait état d’une rencontre en juin 1997 de « quelques cadres pour une réflexion sur la création d’une nouvelle structure politique».
Quelques jours après cette rencontre, s’est tenu un «séminaire des cadres» à Rabat «auquel ont assisté près de 1500 participants et au cours duquel a été décidée la création d’un nouveau parti». Acte qui sera entériné le 27 juillet de la même année au cours du congrès constitutif du FFD «avec la présence de 4.000 congressistes».
Toutefois notent certains observateurs de la scène politique nationale, l’avènement de cette nouvelle entité était déjà prévisible deux années plus tôt. Depuis le 5ème congrès du Parti du progrès et du socialisme (PPS), tenu en juillet 1995, «il était quasiment annoncé qu’un courant du parti d’Ali Yata allait s’installer à son propre compte politique». Ce courant était dirigé par un «duo indissociable», Thami El Khyari et Mohamed Moucharik.
Et ce n’est qu’après une période d’incubation de deux ans et moult réunions informelles que la nouvelle formation allait voir le jour et ce, au milieu de l’année 1997. Une guerre de succession faisait alors rage au sein de la direction du PPS après que des rumeurs prêtaient à son leader qui a accumulé l’une des carrières actives les plus longues de l’histoire politique du Maroc contemporain, son intention de céder sa place.
Thami El Khyari et ses camarades ont préféré quitter le navire du PPS et lancer leur propre formation. Une formation voulue «à référent progressiste, qui se positionne dans la gauche moderniste». Pendant ces cinq dernières années, le FFD vient de vivre une situation pour le moins incohérente. Alors que ses alliés objectifs, la gauche notamment, se trouvaient aux commandes dans le gouvernement, il s’est retrouvé, lui dans l’opposition, avec ses adversaires les plus farouches. Cependant, il s’en est sorti avec davantage de confiance en ses capacités sans pour autant se dire disposé à renouveler l’expérience. «Nous croyons dans la nécessité du regroupement des forces politiques. Nous connaissons le paysage politique marocain et savons qu’aucun parti politique ne peut prétendre diriger le gouvernement à lui tout seul. Les alliances sont devenues donc nécessaires. Nous entrerons en contact avec les autres, juste après les prochaines élections», a déclaré son secrétaire général quelques semaines avant l’actuelle campagne électorale.
Son identité, il la veut de gauche. Toutefois, l’identité de gauche du parti «se veut non seulement à gauche pour la gauche, mais en tant que dynamique de changement et de renouvellement ouverte à la voie de la créativité», peut-t-on lire dans la littérature du FFD. Une idéologie qui a montré, néanmoins, ses limites puisque loin d’assurer la cohésion du parti, le FFD a été attrapé, en effet, à l’image de la majorité des partis politiques marocains, par la malédiction des schismes.
À mi-chemin de son existence, le FFD est rongé par les démons de la rupture. Chakib Bensouda quitte en effet le parti avec d’autres militants. À l’image de Thami El Khyari, il s’est lui aussi, retiré pendant deux années pour cogiter sur sa propre formation. Laquelle voit le jour en 2003 sous la dénomination du Parti d’Annahda.
Un parti voulu de centre gauche et dont la création avait pour motif «l’incapacité des partis politiques en place, d’intégrer des membres jeunes, qui ne trouvent pas leur place au sein des instances politiques».
Pour le FFD, ses propres idées et positions se veulent indépendantes de tout dogmatisme et pensée figée. Le parti dit travailler pour la justice sociale et la réduction des inégalités entre les groupes et les individus.

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