Politique

Partis politiques : MDS, un parti né de la matrice populaire

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Le Mouvement démocratique et social s’est distingué pour avoir été le seul parti à ne pas voter le programme du gouvernement de l’Alternance. Ce parti de droite populiste né deux années avant l’avènement du gouvernement de Abderrahmane Youssoufi d’une scission, en 1996, au sein du Mouvement national populaire de Mahjoubi Aherdane. Le parti a été créé par un ancien commissaire de police, Mahmoud Archane à la veille des élections de 1997 desquelles il est sorti avec un chiffre confortable de 32 sièges. Cette composante de la famille populaire s’est néanmoins retrouvée, contrairement aux deux autres membres de la famille harakie le MP et le MNP, à l’extérieur de la coalition gouvernementale. Le Mouvement de Mahmoud Archane a été ainsi relégué à l’opposition en compagnie des formations dites de droite libérale comme le PND, avec qui il formait l’ « Alliance » issue de l’ancien Wifak qui a périclité à cause du départ du Mouvement populaire. 
En 2002, le parti a subi un rude revers, il n’a pu décrocher que 7 sièges signant par la même occasion l’une des plus grandes dégringolades de ces législative. Cette année, le MDS compte faire mieux en alignant des candidats dans pas moins de 69 circonscriptions.
De par son poids politique, le MDS n’est, en somme, que l’un des nombreux partis qui se font quasiment oublier entre les deux législatives pour ne se manifester que pendant la période électorale. Tel n’est pourtant pas son cas. Et son omniprésence non pas sur le terrain, mais sur les colonnes de la presse, le Mouvement démocratique et social la doit au passé contesté de son secrétaire général. Cela est d’autant plus manifeste que lors de son premier congrès national, tenu à quatre mois des élections et qui coïncide avec son dixième anniversaire, seuls trois chefs de partis politiques ont répondu présents.Il s’agit, notamment, de Mahjoubi Aherdane du Mouvement populaire, Ahmed Osman, l’ancien président et actuel président d’honneur du RNI et Abdallah Kadiri, l’inamovible chef de la formation PND et allié du MDS. «Une présence plutôt symbolique, mais vraiment surprenante, dans la mesure où le MDS n’est pas en odeur de sainteté chez bien des partis», laissait entendre un observateur de la scène politique marocaine.
Pour en arriver à ce stade, le MDS est passé par bien des étapes contradictoires. Ainsi et pour suivre son histoire, il faut remonter au début des années 1990.C’est, en effet, en 1991 que Mahjoubi Aherdane qui venait de sortir d’une longue traversée de désert, a lancé un nouveau parti de la mouvance populaire, le Mouvement national populaire (MNP). Il participe aux élections de 1993 et rafle un nombre important de sièges et, par la même occasion, de nombreuses circonscriptions qui revenait de fait à son rival d’alors, le MP de Mohand Laenser. Mais à peine les élections passées, un groupe de députés fraîchement élus, se sentait déjà dans l’étroit dans l’habit du MNP.
Conduit par un ancien commissaire de police de carrière, ce groupe de mécontents a décidé de quitter la formation de Mahjoubi Aherdane et se lancer dans une nouvelle aventure.
C’est ainsi que le congrès constitutif du MDS eut lieu le 15 juin 1996. Une année plus tard, il crée lui aussi la surprise en emportant un nombre considérable, pour un parti qui venait tout juste de voir le jour, de sièges lors des législatives de 1997. La mouvance populaire allait éclater une nouvelle fois avec la création de l’Union démocratique qui sort du giron du MNP. Les trois formations, MP, MNP et UD, ont été appelées à participer au gouvernement à l’issue des élections de 1997 et le MDS de Mahmoud Archane a été relégué à l’opposition. Ainsi commence sa décrépitude. L’Alliance formée avec le PND n’a pas convaincu et le MDS a été « oublié » lors de la reconstitution du Mouvement populaire qui renaît d’une fusion entre le MP, le MNP et l’UD. Aujourd’hui le parti est entré en campagne seul puisque ses anciens alliés, le PND notamment est allé chercher appuis chez la formation d’Al Ahd de Najib Ouazzani. Le MDS table néanmoins sur le même électorat que celui de la famille harakie. Ce qu’il a toujours fait depuis sa création. C’est sans surprise que le parti compte sur le monde rural et espère surfer sur la vague de l’amazighité pour faire le plein des voix dans les 69 circonscriptions dans lesquelles il se présente. C’est en ce sens qu’il articule son programme électoral sur le développement rural et l’institutionnalisation du  tamazight. Outre les sept députés sortants, le parti compte actuellement 12 conseillers dans la deuxième Chambre et entend faire mieux que les dernières législatives.

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