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Plus de 12% des conseillers déchus en 6 mois !

© D.R

Le nombre des sièges invalidés dans la 2e Chambre atteint aujourd’hui 15 sur un total de 120

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L’Istiqlal n’est plus la première force parlementaire à la deuxième Chambre puisqu’il a devancé le PAM par un seul siège dans les élections. C’est la raison pour laquelle les Istiqlaliens sont aujourd’hui très en colère contre les récentes décisions invalidant certains de leurs sièges dans la Chambre haute du pays.
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C’est probablement un fait inédit dans les annales de la Chambre des conseillers. Depuis les dernières élections de la deuxième Chambre, le nombre des parlementaires déchus par les magistrats du Conseil constitutionnel a atteint 15 conseillers, soit 12,5% du nombre total des parlementaires de la deuxième Chambre.

Sachant que la Chambre haute du pays ne compte que 120 parlementaires, le nombre des sièges invalidés par le Conseil constitutionnel est très important. C’est d’autant plus grave que la majorité des sièges invalidés jusqu’ici a été décidée sur la base de requêtes adressées par le ministère de l’intérieur via les walis des régions. Ces requêtes ont systématiquement pour motif des irrégularités ayant entaché le dernier scrutin de la Chambre des conseillers en octobre 2015. Certes, il existe des cas où certains membres de la deuxième Chambre ont perdu leurs sièges suite à des requêtes d’autres candidats comme le syndicaliste ayant perdu sa place pour avoir changé d’appartenance, mais la majorité des autres cas est jugée coupable de pratiques d’un autre genre.

Pour bien comprendre ce qui se passe aujourd’hui, il faut remonter au mois d’octobre 2015, soit quelques jours après le scrutin de la deuxième Chambre. La commission nationale de suivi des élections, présidée par les ministres de la justice et de l’intérieur, publie la liste des noms de 26 personnes accusées d’avoir acheté des voix lors de l’élection des membres de la Chambre des conseillers.

La liste comporte alors les noms de 14 candidats et 10 élus. Depuis cette date et même si la justice a acquitté certaines personnes, la majorité des personnes citées dans cette affaire a perdu son siège à la deuxième Chambre. Mais il y a une formation politique qui est plus touchée par ces décisions. Il s’agit bien évidemment du parti de l’Istiqlal. Ce dernier était arrivé à la première place dans les élections de la deuxième Chambre avec 24 sièges.
Seul bémol, dans la fameuse liste publiée par la commission nationale de suivi des élections, cinq élus accusés d’achat de voix sont cités et beaucoup ont déjà perdu leurs sièges sur décision du Conseil constitutionnel.

Cela veut dire que le parti de la balance n’est plus la première force parlementaire à la deuxième Chambre puisque l’Istiqlal a devancé le Parti authenticité et modernité (PAM) par un seul siège dans les élections. C’est la raison pour laquelle les Istiqlaliens sont aujourd’hui très en colère contre les récentes décisions invalidant certains de leurs sièges dans la Chambre haute du pays. Lors de la dernière réunion extraordinaire du comité exécutif du parti lundi dernier, les responsables istiqlaliens ont exprimé «leur solidarité inconditionnelle avec les élus concernés». Pour les responsables, «le parti est victime d’une offensive féroce qui est le résultat de la difficulté de la gestion de la transition démocratique dans le pays».

Plus loin encore, le parti adopte un ton menaçant. En effet, les membres du comité exécutif ont appelé à la tenue d’une session extraordinaire du conseil national du parti «pour examiner les moyens qui sont à même de lutter contre la danger guettant la démocratie dans le pays». Ce n’est pas tout. L’Istiqlal annonce également l’organisation d’une conférence de presse qui devait avoir lieu hier, mardi, au siège du parti à Rabat ainsi que la tenue des sessions extraordinaires des conseils régionaux du parti. Le hic, c’est que les Istiqlaliens savent déjà que les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Mais si l’Istiqlal est en colère aujourd’hui, c’est également contre la radiation du président de la région de Dakhla Yanja Khatate ainsi que les poursuites judiciaires qui pourront être engagées contre le maire de la ville d’Oujda, Omar Hjira. Affaire à suivre.

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