Politique

Quand opposition et majorité débattent des prochaines élections

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Le parti de l’Istiqlal ne semble pas vouloir démordre de sa proposition de créer une commission indépendante chargée de superviser les élections. Faisant allusion au rôle que joue le ministère de l’intérieur dans l’organisation et la supervision des scrutins, Adil Benhamza, porte-parole du parti de la balance, a déclaré qu’«il n’y a pas eu d’élections probes au Maroc, depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui», avant d’expliquer que cela ne voulait pas dire que les élections n’étaient pas transparentes.

La question de la supervision des élections était l’une des thématiques abordées lors d’un débat organisé mercredi soir à Rabat autour des enjeux des prochaines communales. «Nous ne remettons pas en cause l’intégrité des cadres du ministère de l’intérieur, mais la démocratie ne se base pas sur la présomption de bonne foi», a déclaré Soufiane Khairate, membre du conseil national de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), ajoutant que «seule une commission indépendante pourra garantir la transparence du scrutin et le prémunir contre les dépassements».

Le problème du niveau d’instruction des élus a également fait réagir les représentants des quatre partis (Istiqlal, USFP, PPS et RNI) qui ont participé à ce débat. Tandis que Soufiane Khairate a assuré que «la volonté politique devait s’orienter vers l’imposition d’un niveau d’instruction minimal pour les présidents des conseils des régions et des collectivités locales», selon Rachid Talbi Alami, une législation de ce type serait discriminatoire. «Au Maroc, près de 40% de la population sont analphabètes, de quel droit allons-nous priver cette catégorie de personnes d’intégrer les institutions représentatives?», a déclaré le leader RNIste, soulignant que le Maroc avait choisi d’adopter une démocratie inclusive, respectant les droits des minorités. Rachid Talbi Alami a néanmoins rappelé la responsabilité des partis qui doivent, selon lui, «être plus rigoureux dans le choix de leurs candidats».

Rachid Talbi Alami s’est également exprimé en défaveur du cumul des mandats. «Je suis absolument contre le cumul des mandats, bien que je sois en train de l’appliquer», a souligné le président de la Chambre des représentants et président du conseil de la région Tanger-Tétouan. «Je n’arrive pas à concilier entre les deux fonctions, il y a toujours une institution qui prend le dessus sur une autre», a-t-il poursuivi.

Concernant la question du seuil électoral, Rachid Roukbane, membre du bureau national du Parti du progrès et du socialisme (PPS), a estimé que l’augmentation du seuil électoral favorisait l’hégémonie de certains partis politiques par rapport à d’autres. «Le Maroc doit poursuivre dans son choix de diversité», a-t-il affirmé, assurant que «lorsque nous optons pour un seuil électoral élevé, les votes de plusieurs citoyens sont perdus».

De son côté, Adil Benhamza a soutenu que l’augmentation du seuil est nécessaire pour une majorité et une opposition homogènes. «Le seuil très bas crée des conseils élus balkanisés où la responsabilité politique se perd», a-t-il expliqué. Selon le porte-parole de l’Istiqlal, le Maroc devrait opter pour un seuil électoral rationnel qui donnerait naissance à une majorité robuste et cohérente.

Il est à noter que la rencontre débat, organisée par le centre Hespress d’études et médias, et la radio hollandaise d’expression arabe Huna Sotak, devait en principe accueillir aux côtés de Rachid Talbi Alami, Hamid Chabat, secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), et Driss Lachgar, secrétaire général de l’USFP. Les trois leaders partisans se sont finalement fait représenter par des responsables de leurs partis. 

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