Politique

Ramid : Manifester oui, mais pas en robe !

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Les magistrats ne voient pas le bout du tunnel quant à leurs revendications relatives à la mise en œuvre de textes de loi garantissant l’indépendance du système judiciaire. Pour faire valoir ces réclamations, ils organiseront, ce samedi devant le siège du ministère, une manifestation mais en robe. Chose qui ne plaît pas au ministre de la justice et des libertés.

«La manifestation des magistrats en robe est une violation flagrante de la loi et de la dignité que requiert ce noble métier», a-t-il martelé mercredi à Rabat lors d’une conférence de presse destinée à éclairer l’opinion publique sur certaines positions du Club des magistrats.

Pour lui, l’institution de la magistrature revêt une certaine spécificité et de ce fait, il ne sied pas aux magistrats de manifester dans la rue en robe de fonction «car il existe plusieurs autres moyens pour exprimer des revendications».

Par ailleurs, le ministre a accusé le Club des magistrats d’escalade à l’approche des électorales professionnelles devant se tenir à l’occasion de la mise en place de l’autorité judiciaire. Il a, dans ce sens, affirmé «qu’il sert par là des desseins électoraux en tentant de s’ériger en défenseur de la justice».

Pour débloquer cette situation, le ministère a constitué une commission composée de 8 magistrats, l’administration centrale (tous des juges), des hauts fonctionnaires, outre le ministre. Il a même engagé un dialogue direct avec les associations de magistrats, qui ont toutes apporté des propositions et des amendements, «dont les plus pertinents ont été acceptés». Mais le Club des magistrats s’est rétracté au dernier moment.

Cependant le ministère demeure ouvert au débat autour de ces deux projets et toutes les parties concernées peuvent faire part de leurs remarques ou propositions. A ce propos, Ramid s’est interrogé sur le fait que le Club des magistrats n’ait pas accepté la proposition de dialogue direct.

A propos des textes juridiques que les magistrats font valoir, M. Ramid a expliqué que les projets de la loi organique relative au Conseil supérieur de l’autorité judiciaire et celui du statut des magistrats ont été soumis aux secteurs concernés, et ne sont pas définitifs, car n’ayant pas encore été exposés devant le Conseil de gouvernement et les deux Chambres du Parlement.

«Ces deux projets sont encore en cours d’élaboration», a-t-il précisé. Il a dans ce sens rappelé que les principaux référentiels des deux projets sont la Constitution, qui a conféré une grande importance à la magistrature, ainsi que les discours royaux avec leur contenu d’orientations claires à ce sujet, outre la charte de réforme de la justice.

Parallèlement, le ministre a estimé que les revendications exprimées par le Club des magistrats, l’Amicale Hassania des magistrats, l’Association des femmes juges et l’Association marocaine des juges peuvent faire l’objet de débat et le dialogue autour des deux projets demeure ouvert.
 

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