Le président de la mission internationale d’observation des élections législatives, l’ancien président bolivien Jorge Fernando Quiroga Ramirez, a affirmé, samedi soir à Rabat, que la mission qu’il conduisait n’avait pas été témoin de pratiques de corruption, lors du scrutin de vendredi. «Comme nous l’avons noté dans notre rapport, les membres de la commission n’ont pas été témoins de telles violations», a-t-il souligné, lors d’une conférence de presse à Rabat, en estimant que si des cas de corruption avaient pu avoir lieu, dans les endroits «où nous ne nous sommes pas rendus, toutes les accusations de corruption devraient être dénoncées auprès des autorités compétentes».
En effet, la mission d’observation internationale a relevé que les élections législatives se sont caractérisées par un esprit de transparence et de professionnalisme et se sont déroulées normalement.
«Durant toute la campagne électorale, le gouvernement du Maroc a donné aux Marocains une opportunité significative de faire connaître leurs opinions politiques», a affirmé la mission internationale. «Les membres de cette dernière ont visité le jour du scrutin 375 bureaux de vote dans 12 régions», a indiqué la mission, ajoutant que ses membres ont rencontré, le jour du scrutin et les jours précédents, des citoyens, des candidats, des observateurs nationaux, des représentants d’organisations de la société civile, des journalistes des médias nationaux et internationaux ainsi que des académiciens. Pour sa part, la Canadienne Hélène Scherrer, membre de cette mission a affirmé qu’aucune violation n’a été rapportée par la délégation au cours du scrutin. S’exprimant dimanche sur les ondes de «Radio France Internationale» (RFI) en réponse à une question sur les allégations de corruption et d’achat de voix, évoquées par des dirigeants du PJD, Mme Scherrer a rappelé que sa délégation, qui a fait le tour de plus de 300 bureaux de vote dans 12 régions du Royaume, n’a pas été témoin de pratiques de corruption, lors du scrutin. «Au cours de nos observations, on peut dire que nous n’avons pas noté de violations dans les 300 bureaux visités», a-t-elle précisé, estimant que si des cas isolés de corruption avaient pu avoir lieu, ils devraient être rapportés aux autorités compétentes.
Une mission et des hommes
Pour les élections législatives du vendredi 7 septembre, «l’observateur en chef» était un ex-chef d’Etat. Il s’agit de l’ex-président bolivien Jorge Fernando Quiroga Ramirez. Il avait dirigé la Bolivie durant un an de 2001 à 2002 et avait perdu les élections présidentielles en 2005 face au socialiste Evo Morales. Jorge Fernando Quiroga Ramirez a présidé donc la mission d’observation menée par l’Institut national démocratique pour les affaires internationales (NDI). Relevant du Parti démocrate américain, le NDI est une organisation non gouvernementale, à but non lucratif, qui œuvre pour le renforcement et le développement de la démocratie à travers le monde. Le NDI est présidé par Madeleine Albright. Son siège est basé à Washington avec des antennes actives dans plusieurs capitales, dont Rabat.
Présidée par Mme Frances Fitzgerald, sénateur à la Chambre haute du Parlement irlandais, cette mission avait effectué une première visite au Maroc du 9 au 15 août dernier. Pour ce scrutin, le NDI a opté donc pour une formule collégiale. En plus de l’ex-président bolivien, il y a cinq autres personnalités qui ont piloté le leadership des observateurs internationaux. Il s’agit d’Abdu Abdel Rahman Abu Arafeh, directeur d’Arab Thought Forum des Territoires palestiniens, d’Hélène Scherrer, ex-ministre canadienne du Patrimoine, de Sally Shelton-Colby , ex-ambassadeur américain et ex-secrétaire général adjoint de l’OCDE, de Lousewies Van Der Laan, ex-députée du Parlement européen et chef des Démocrates sociaux libéraux des Pays-Bas ainsi que de Leslie Campbell, associé senior et directeur régional de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient du NDI.